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Le patrimoine vaudois serait-il menacé avec Broulis?

A tout juste un mois des cantonales, d'anciens responsables cantonaux formulent une revendication inattendue sous forme d'une lettre ouverte. Le patrimoine est menacé, selon eux, s'il reste dans le département des finances. Pascal Broulis le conteste.

29 mars 2017, 15:42
Le château de Morges, parmi de nombreux autres monuments, est géré et entretenu par le canton de Vaud.

Le patrimoine vaudois est-il en danger? Poser la question, c'est ce qu'ont fait devant la presse les représentants des signataires de la lettre ouverte. Une démarche "exceptionnelle" pour d'anciens "serviteurs de l'Etat". Ils affirment vouloir parler, alors que les spécialistes actifs "ne peuvent pas prendre la parole sans exposer leur carrière professionnelle".

Problème "systémique"

A leurs yeux, le patrimoine est menacé s'il demeure au sein du Département des finances et des relations extérieures. Aujourd'hui, Pascal Broulis est "juge et partie, c'est là le drame", a déclaré Denis Weidmann, ancien archéologue cantonal.

Le problème est avant tout "systémique" et il n'y a pas de visée électorale dans cette prise de position, alors que Pascal Broulis est candidat à sa réélection le 30 avril, a affirmé Denis Weidmann. L'origine des difficultés remonte à 2012 lorsque le patrimoine a quitté le Département des infrastructures et des ressources humaines pour celui des finances.

Investissement de longue haleine

Pour les signataires de la lettre, il y a "un conflit d'intérêts". Le département des finances a plutôt tendance par nature à économiser, au détriment du patrimoine qui implique un investissement "de longue haleine, souvent peu visible du grand public et peu porteur d'un point de vue politique".

"Le patrimoine historique et archéologique vaudois est en danger" à cause d'un manque de moyens et de trop "d'effets de manche", souligne la lettre. Le prochain gouvernement devra s'organiser différemment et mettre fin à cette particularité vaudoise. "Ce n'est pas un hasard si dans aucun canton de taille comparable au nôtre le patrimoine et la culture ne sont rattachés aux finances", relève la lettre.

Pascal Broulis rejette les critiques

"Je suis un amoureux du patrimoine", a rétorqué Pascal Broulis piqué au vif. Interrogé par l'ats, le grand argentier rejette les critiques et considère qu'il y a au contraire "une cohérence" à la solution actuelle au sein du gouvernement vaudois.

Il n'y a pas de conflit d'intérêts. "On a augmenté les budgets sous ma conduite, mais on a réalloué des moyens. On a supprimé une revue et on en a créé une nouvelle "Patrimonial", très bien acceptée", selon Pascal Broulis attaqué sur cette publication par les signataires de la lettre.

Critique de retraités

Au niveau de l'exécutif, Pascal Broulis conteste que son département s'impose seul lorsqu'il est question du patrimoine. "C'est un gouvernement qui décide, j'ai six collègues" et ensuite le Parlement s'exprime sur les principaux projets. Les critiques émises par "des retraités" ne correspondent pas à la réalité de ce qui se passe dans les services, selon lui.

Signée, entre autres, par les professeurs Marcel Grandjean, Philippe Junod, Gaëtan Cassina, par l'ancien directeur du Musée cantonal d'archéologie et d'histoire Gilbert Kaenel ou par Olivier Pavillon, ancien conservateur du Musée historique de Lausanne, la lettre donne des exemples qui motivent leurs craintes.

De nombreux projets en cours

Sont mentionnés le projet de vente de 20 cures, la destruction de la halle aux locomotives à la gare, la dispersion des collections "exceptionnelles" du château de Hauteville ou l'intention de lever la protection de vestiges de la muraille d'Avenches.

Autant d'exemples qui font bondir Pascal Broulis, prêt à défendre chacune de ses actions et prompt à affirmer la méconnaissance des dossiers de la part de ses contradicteurs.

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