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Le procès de l'incendiaire du Brassus suspendu

Pour procéder à des expertises complémentaires, le président du Tribunal du Nord vaudois a interrompu le procès de l'homme accusé d'avoir bouté le feu à une grange au Brassus en avril 2012. L'incendie avait tué une femme dormant dans la maison voisine.

09 avr. 2013, 15:18

Le procès d'un homme de 40 ans s'est ouvert mardi devant le Tribunal criminel du Nord vaudois. Il est accusé d'assassinat et d'incendie intentionnel, pour avoir bouté le feu à une ferme rénovée au Brassus (VD) en avril 2012, causant la mort d'une des habitantes du lieu, âgée de 57 ans.

L'incendiaire, qui admet les faits, aurait agi sous le coup d'une violente émotion, pour se venger du mari de la victime, avec lequel il était en litige. L'audience a été suspendue pour procéder à un complément d'expertise, permettant notamment d'évaluer s'il doit être mis au bénéfice d'une diminution de responsabilité pénale.
 
Permis de bateau annulé
 
L'incendiaire et le mari de la victime se connaissent depuis plusieurs années. En 2011, l'accusé, mis aux poursuites, lui a demandé d'immatriculer à son nom un voilier lui appartenant, dans le but d'éviter qu'il ne soit saisi. Depuis le mois de février 2012, l'entente entre les deux hommes se serait dégradée, pour divers motifs.
 
Le 17 avril 2012, l'incendiaire a appris que son ami avait annulé le permis de naviguer du bateau. Furieux, il s'est muni de sa carabine et d'essence, et s'est rendu chez lui. Après une brève discussion, les deux hommes se sont quittés. L'accusé aurait alors tenté, sans succès, de mettre le feu à la maison.
 
Victime intoxiquée
 
Après être revenu deux fois sur les lieux sans oser agir parce qu'il craignait d'être repéré, l'homme est finalement parvenu à bouter le feu à la grange accolée à la maison. Le mari, qui dormait au rez de chaussée, est rapidement parvenu à sortir du bâtiment.
 
Son épouse, qui dormait au premier étage, a été découverte inanimée sur son lit. Gravement intoxiquée par la fumée, elle est décédée le 20 avril aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). L'incendiaire, après avoir pris la fuite, est allé couler son bateau en faisant un trou dans sa coque avec une perceuse, "pour éviter qu'il parte aux mains" du mari.
 
Troubles autistiques
 
Selon son frère, entendu à l'audience, l'accusé souffrirait de troubles autistiques. Son voilier était d'après lui "sa raison de vivre", un exutoire et son seul point de reconnaissance et de "passage obligé dans la communauté". L'incendiaire a expliqué avoir pensé que son ami "voulait prendre le bateau en otage", et avoir agi sous le coup "d'énormément de colère", "sans avoir toute sa tête".
 
Il a admis qu'il savait que le couple dormait dans la maison accolée à la grange, mais il a affirmé avoir agi "sans intention de tuer". Les experts psychiatres devront déterminer la réelle étendue de ces troubles, et leur conséquence sur la responsabilité pénale de l'accusé.
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