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"Demain, tous les Vaudois utiliseront le même sac." Cette phrase sortie de la bouche d'Olivier Français, président du conseil d'administration de la société Gedrel, devient presque une lapalissade tellement le concept régional harmonisé des sacs-poubelles taxés a fait jaser ces derniers temps. Ce n'est toutefois pas la totalité des 326 localités vaudoises qui est pour l'instant touchée par ce sobre sac officiel blanc où il est écrit en vert "trier c'est... valoriser", rappelant ainsi les couleurs des armoiries cantonales et se différenciant clairement du noir traditionnel - certaines communes se basent en effet actuellement sur un système qui leur est propre.
Ce sont exactement 200 communes qui sont touchées par cette future taxe au sac, regroupées dans les périmètres de gestion des déchets des sociétés Gedrel, Valorsa et Sadec, soit la région lausannoise et La Côte. Les Municipalités de celles-ci oeuvrent par conséquent activement à faire passer le règlement devant leurs organes législatifs afin d'être prêtes au 1 er janvier 2013, date d'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le tri des déchets. Cela dans le but de "valoriser au mieux chaque matière et de trier de manière intelligente et efficace" , a rappelé jeudi à Lausanne Stefan Nellen, président du conseil d'administration de Tridel.
Le sac de 35 litres à 2 francs
Une conférence de presse a été organisée au centre de traitement par recyclage et incinération des déchets afin d'effectuer un point sur la situation de la progressive et rapide mise en place de ce futur système, qui était encore "impensable dans l'esprit des Vaudois" il y a peu, a relevé Jean-Daniel Lüthi. Membre du conseil d'administration de la société Valorsa, ce dernier se veut positif quant à la suite: "bientôt, ça roulera et on n'en parlera plus, ce sera dans les moeurs!" Le citoyen de chacune de ces 200 communes devra débourser le même prix dans tous les lieux de vente, dès le 10 décembre, date à laquelle ces fameux sacs seront disponibles dans les commerces. Cela lui coûtera 1 franc à l'achat d'un sac-poubelle de 17 litres, 2 francs pour un contenu de 35 litres, 3,80 francs en ce qui concerne 60 litres et enfin 6 francs pour 110 litres.
Des documents de soutien types ont été remis aux Municipalités il y a environ cinq semaines afin de les sensibiliser à ce changement: une première étape. "On a fait un premier grand pas, mais il reste le second" , a lancé Olivier Fargeon, président du conseil d'administration de Sadec. Il s'agit désormais de les aider en les accompagnant dans leurs démarches liées à cet important bouleversement. Et ce jusqu'à la fin de l'année - des préavis ont même déjà été déposés. Car la particularité vaudoise dans le tri des déchets est que les communes sont parfaitement autonomes.
Amende pour les tricheurs
Et si l'une ou l'autre venait à ne pas être prête le jour "J" ou ne pas se presser plus qu'il ne le faudrait? "C'est vrai qu'il y a une pression , coupe Olivier Français. Il est possible que des communes aient du retard dans l'adoption du règlement. Mais restons cohérents avec la volonté du législateur! Et si des communes refusent, cela aurait plusieurs conséquences. Premièrement, ce serait une non-application de la loi fédérale. Cela poserait problème au niveau de la gestion comptable. Et de rester isolé aurait des conséquences dramatiques sur l'environnement."
Les nombreuses autorités concernées sont donc priées de s'employer à la tâche. Au même titre que les citoyens vaudois, qui, s'ils ne jouent pas le jeu, devront s'acquitter d'une amende établie en fonction de leur revenu. Des fouilles dans des "faux" sacs pourront être menées afin de retrouver leur propriétaire - c'est le cas dans le canton de Neuchâtel, qui a passé à la taxe au sac début 2012, où l'on compte 2 à 3% de triche selon les premiers calculs. Et les sacs noirs déposés dans la rue ne seront tout simplement plus ramassés.