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Le trois-quarts des jeunes Lausannoises victimes du harcèlement de rue

Se faire siffler, interpeller, insulter, ou attoucher par des inconnus dans la rue. Tel est le sort de plus de 7 femmes sur 10 dans la ville de Lausanne, selon une étude pilote. 32% des jeunes filles disent avoir subi des attouchements. Pourtant, seules dix plaintes sont déposées en moyenne chaque année.

19 déc. 2016, 13:53
/ Màj. le 19 déc. 2016 à 14:00
Le harcèlement est une réalité dans les rues suisses.

Le harcèlement de rue est bien une réalité à Lausanne. Selon une enquête exploratoire, 72% des femmes de 16 à 25 ans interrogées y ont été confrontées au moins une fois cette année. L'exécutif entend agir de manière ciblée contre le phénomène.

Suite à une interpellation déposée au Conseil communal début 2016 après les événements de Cologne, la Municipalité a chargé l'observatoire de la sécurité de mener une enquête pour mieux cerner le harcèlement de rue à Lausanne, a expliqué Pierre-Antoine Hildbrand, directeur de la sécurité et de l'économie lundi devant la presse.

Les résultats du sondage non exhaustif, portant sur 210 personnes dont 90% de femmes plutôt jeunes et mené avec l'institut de recherche Idiap, confirment que le harcèlement de rue est bel et bien une réalité, bien qu'il ne soit que très rarement rapporté à la police. Seules dix plaintes en moyenne sont déposées chaque année, a relevé Yolande Gerber de l'observatoire de la sécurité.

Comme dans les autres villes européennes, les jeunes femmes sont particulièrement touchées, puisque sept sur dix ont été confrontées à au moins un épisode cette année. Et pour 50% des victimes, le phénomène s'est produit au moins une fois par mois.

Le harcèlement de rue se manifeste le plus souvent par des sifflements. Toutefois, d'autres comportements constituant des infractions pénales ont été mentionnés, ce dans des proportions non négligeables: 63% des victimes ont dit avoir été insultées et 32% avoir subi des attouchements.

Une problématique mondiale

Le harcèlement de rue est de plus en plus décrié, surtout depuis que des femmes ont filmé le phénomène pour rendre compte de son ampleur et de sa violence.

 


 

 

Pour sensibiliser les hommes au harcèlement de rue, une caméra cachée a inversé les rôles.

 

L'humoriste romand Thomas Wiesel a par abordé ce problème de société dans une vidéo publiée le 3 juin passé.

 

Priorité de la Municipalité

"Les résultats nous ont particulièrement frappés en Municipalité", a souligné M.Hildbrand. Corroborant d'autres études, ils restent marquants dans leur ampleur et confirment le besoin d'action dans ce domaine. Car le harcèlement de rue restreint la liberté des femmes de fréquenter les lieux publics, en particulier la nuit, sans être importunées, intimidées, voire agressées verbalement ou physiquement.

La lutte contre le phénomène figure parmi les priorités fixées par la Municipalité dans le cadre de son programme de législature. D'ici l'été 2017, elle agira selon ses compétences propres afin de préserver l'accès au domaine public pour tous.

Sensibilisation

Le travail sera effectué en coordination avec différents partenaires, a relevé M.Hildbrand. Parmi les mesures prévues, une amélioration de l'éclairage public, une présence policière et non policière dissuasive.

"On compte particulièrement sur les correspondants de nuit pour assurer une présence dans les lieux clés. L'élargissement de leurs horaires fait partie des réflexions", a-t-il indiqué. Les organisateurs de manifestation et les sociétés de sécurité privées seront également sensibilisés.

Autre piste à suivre: renforcer les capacités des victimes potentielles à porter plainte, afin d'améliorer l'identification des auteurs et leur sanction. Une vidéosurveillance n'est en revanche pas prévue.

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