«Une politique climatique passe aussi par des mesures incitatives. Des mesures d’accompagnement sont nécessaires, car la mobilité individuelle motorisée va devenir plus restreinte et plus coûteuse», a expliqué lundi devant la presse le syndic Grégoire Junod.
Ainsi, les jeunes en formation jusqu’à 25 ans et les retraités bénéficieront d’abonnements Mobilis annuels à moitié prix. Ce sera même gratuit pour les bénéficiaires de prestations complémentaires AVS/AI (hormis un émolument). «Lausanne est la première ville de Suisse à proposer un plan aussi ambitieux», selon le syndic qui chiffre la mesure à environ 3,1 millions de francs net par an.
Quelque 25 000 arbres à planter
Le deuxième axe concerne l’arborisation de la ville, pour lutter contre les îlots de chaleur et le réchauffement climatique. Quelque 25 000 arbres devront être plantés pour faire passer la surface de la canopée lausannoise de 20% à 30%. «Nous allons devoir planter de manière systématique. Quelque 1300 arbres par an pendant les vingt prochaines années», a annoncé la municipale Natacha Litzistorf.
La Ville envisage de placer quelque 5000 arbres le long des rues, ce qui représente un coût élevé car il faut créer des fosses de plantation. Le prix moyen d’une telle plantation s’élève à 18 400 par arbre, contre 1200 francs en pleine terre, dans un parc. «Cela a un coût, mais ce sera toujours moins cher que de ne rien faire ou d’attendre», a insisté Mme Litzistorf.
Moins de voitures
Le troisième volet du préavis concerne la mobilité. La Municipalité s’est fixée comme objectif de faire baisser de 50% les kilomètres parcourus en transport individuel motorisé d’ici à 2030. Avec un report sur les transports publics, le vélo ou la marche.
Pour y arriver, les mesures déjà en cours devront être renforcées et accélérées. Il s’agit notamment d’améliorer la circulation des bus, de sécuriser les axes cyclables et les cheminements pour piétons. La Ville réfléchit à un nouveau schéma de circulation en ville, pour éviter le trafic de transit, a ajouté Florence Germond.
Une hausse de taxe indolore
Ce premier train de mesures sera financé par une augmentation temporaire des taxes communales sur l’électricité, qui passera de 1,30 à 1,90 ct/kWh entre 2022 et 2025. Une augmentation de taxe qui sera «indolore» pour l’écrasante majorité des Lausannois, a annoncé le municipal Jean-Yves Pidoux, directeur des Services industriels.
Le coût global du paquet de mesures – estimé à 31,6 millions sur quatre ans – sera en effet financé grâce à une rétrocession de 34 millions. Des montants perçus en trop par la Ville en 2009 et 2010 et que cette dernière doit restituer aux Lausannois à la suite d’un arrêt du Tribunal fédéral, rendu public en septembre dernier.