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Licenciements: le procureur vaudois Eric Cottier fait part de sa vive inquiétude

Le procureur vaudois sort de sa réserve et interpelle les dirigeants de Tamédia ainsi que les deux rédacteurs-en-chef de 24 Heures et de la Tribune de Genève. Eric Cottier a déclaré que cette stratégie de redimensionnement des journaux menait droit à la méconnaissance voire l'ignorance de nos institutions.

30 sept. 2016, 14:10
Eric Cottier défend une presse régionale riche.

Initiative inédite, le procureur général du canton de Vaud Eric Cottier réagit publiquement aux 24 licenciements annoncés par Tamedia. Il dit son inquiétude face à "l'inévitable appauvrissement de l'information donnée aux citoyens."

Dans une lettre adressée à la direction de Tamedia et aux rédacteurs en chef de 24 heures et de la Tribune de Genève, Eric Cottier ne cache pas ses vives craintes après l'annonce des restructurations. "Je tiens la chronique judiciaire et les informations données sur l'activité des tribunaux, des juges et des procureurs pour utile et nécessaire au bon fonctionnement des institutions démocratiques".

Méconnaissance et ignorance 

Aux yeux du procureur général, l'appauvrissement de l'information est "porteur des germes de la méconnaissance du fonctionnement des institutions, soit de l'ignorance. Ce n'est pas un bon signe pour la démocratie". C'est "hautement regrettable" et "inquiétant pour une société", ajoute Eric Cottier, dont les propos sont visibles vendredi sur Facebook.

Le magistrat souhaite que le rôle "historique" des deux journaux ne soit pas "relégué aux oubliettes, au détriment d'abord d'un grand nombre de lecteurs, et aussi au préjudice de collaborateurs qui apportent à leur coin de pays une information qui lui est indispensable".
Interrogé par l'ats,

Eric Cottier souligne que d'autres procureurs lui ont aussi fait part de leurs craintes face aux conséquences des mesures de restructuration. Quant à la lettre, il indique n'avoir consulté personne avant de l'envoyer: "j'ai fait usage de mon indépendance".
 

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