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Montreux: le toxicomane avale un sachet de cocaïne et meurt. Les policiers sont blanchis

Les deux agents de Police Riviera qui avait pris en charge un toxicomane en janvier 2013 ont été blanchis par la justice. L'homme était mort après avoir tenté d'avaler un sachet de cocaïne laissé sur le siège avant de leur véhicule.

08 sept. 2014, 17:48
L'homme avait avalé un sachet de cocaïne laissé par les agents sur le siège avant de leur voiture.

Les deux agents de Police Riviera, qui avaient pris en charge un toxicomane en janvier 2013 à Montreux (VD), sont blanchis. L'homme était décédé après avoir tenté d'avaler un sachet de cocaïne qui avait été laissé sur le siège avant de la voiture de police, indique lundi le procureur.

L'affaire est terminée. Le père de la victime, qui était partie dans le dossier, n'a pas recouru contre l'ordonnance de classement du 24 juillet, explique le procureur Laurent Contat.

Contenu incertain

Le drame remonte à la nuit du 11 janvier. Le toxicomane notoire âgé de 41 ans est repéré près d'un bâtiment du centre-ville par des gens qui croient avoir affaire à un voleur. Quand la patrouille de police arrive, l'homme indique avoir perdu le contenu de sa poche dans un saut-de-loup, en particulier un sachet de méthadone.

Les policiers fouillent les lieux et finissent par mettre la main sur un sachet qui pourrait contenir de la cocaïne, selon eux. Pour s'assurer de la nature du produit, ils finissent par emmener l'homme qu'ils connaissent. "Il est d'accord et il n'est pas arrêté", souligne le procureur.

Pas officiellement suspect

L'homme n'est pas entravé et n'a pas été fouillé car il n'est pas suspect à ce stade. Assis à l'arrière du véhicule, il s'empare tout d'un coup du sachet posé sur le siège avant et le met dans sa bouche, puis essaie de partir. Les policiers le rattrapent et se rendent compte rapidement que l'homme va mal.

Malgré leurs efforts, les deux agents n'arrivent pas à lui faire régurgiter le sachet coincé dans la trachée. "Les choses vont très vite, l'homme perd connaissance".

Déroulement rapide

Les agents pratiquent ensuite des massages cardiaques "pendant de longues minutes", alors qu'une deuxième patrouille est sur place et que des secours arrivent. L'ensemble des événements a duré environ une heure, selon Laurent Contat.

L'autopsie révélera que le décès de l'homme est consécutif à une occlusion des voies respiratoires par du contenu gastrique et un emballage plastique localisés dans la trachée. L'individu présentait en outre une intoxication combinée à plusieurs drogues et médicaments, ce qui a favorisé une décompensation cardio-respiratoire. Le sachet contenait de la cocaïne et des produits de coupage.

Réaction imprévisible

Du point de vue juridique, il n'y a pas lieu de retenir l'homicide par négligence contre les deux policiers, affirme le procureur. Le comportement du toxicomane est jugé si "incongru, à tel point insolite et non prévisible" que l'on ne peut pas reprocher aux agents leur comportement. Il n'y a pas de lien de cause à effet "raisonnable" entre le geste des policiers et la mort du toxicomane.

Si rien de pénal ne peut être retenu contre les agents, le procureur relève cependant que les directives de la police ont été changées depuis cette mort. Clairement, les policiers avaient choisi "la moins bonne solution" en laissant le sachet sur le siège, ce qui était "inadéquat et un peu naïf". "Mais le seuil de la violation des devoirs de prudence n'a pas été franchi pour autant".

Issue mortelle

"L'affaire a mis en évidence un problème de directive interne. Une procédure policière peu adéquate a eu des conséquences dramatiques", souligne le procureur. Désormais, tout objet saisi, quel qu'il soit, va dans le coffre du véhicule, ajoute-t-il. Une dizaine d'auditions ont été menées, la plupart de policiers.

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