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Peines réduites demandées pour le braquage de Bussigny

Les deux principaux auteurs du braquage d’un fourgon à Bussigny (VD) en 2015 veulent que leurs peines soient réduites. Leurs avocats ont plaidé pour que le tribunal cantonal relativise la gravité des actes. Le Ministère public a campé sur ses positions.

24 janv. 2019, 18:03
Les avocats des deux principaux auteurs ont plaidé pour que le tribunal cantonal relativise la gravité des actes.

Condamnés en première instance à 7 et 4 ans de prison, le frère et la soeur, Suisses nés au Brésil, ont pris jeudi la parole à la fin de l’audience d’appel. «Je suis prêt à reprendre (ma vie) sur d’autres bases. Je demande une chance», a-t-il dit, alors qu’elle voulait pouvoir «payer pour sa dette» en étant libre de recommencer à travailler.

Défenseure de l’homme, Coralie Devaud a souligné qu’elle ne comprenait pas l’acharnement du Ministère public qui a redemandé, par la voix de Laurent Maye, 9 ans de réclusion, une peine qui n’avait pas été suivie par les juges de première instance. Comment infliger 7 ans pour un braquage durant lequel personne n’a été blessé, réalisé par quelqu’un de plus de 30 ans sans antécédent judiciaire, s’est-elle étonnée.

«Vous devez être plus clément» si l’on compare ce braquage avec d’autres affaires beaucoup plus graves, a plaidé Coralie Devaud en demandant 5 ans pour son client. «On est un cran en dessous dans la délinquance», selon elle.

Incohérence et injustice

Avocat de la soeur, Etienne Campiche s’est dit très surpris d’une justice qui accorde le plus souvent le sursis aux traders de la Rue du Mont-Blanc, mais sanctionne sévèrement la serveuse de Plainpalais. Pourtant les infractions sont les mêmes: faux dans les titres et blanchiment d’argent.

L’homme de loi a jugé «incohérent» le jugement prononcé par le tribunal de première instance en septembre 2018 si l’on voit qu’«un vrai gros bras» a écopé d’une peine inférieure. Un autre comparse a pris six mois alors que les charges sont semblables: «rien ne permet de comprendre» que sa cliente soit condamnée à une peine huit fois supérieure, a argué Etienne Campiche.

Sursis demandé

«Ce n’est pas une organisation criminelle, c’est une famille», a lancé l’avocat. Il a affirmé que la vie de la femme est en Suisse, qu’elle n’a aucune intention d’aller au Brésil et qu’elle a collaboré avec la justice.

Ce n’est pas une diablesse et si elle a pleuré, c’est par humanité. «Vous ne devez pas exclure l’humanité du prétoire», a martelé l’avocat. Il a demandé le sursis pour sa cliente, soit une peine pas supérieure à deux ans, alors qu’elle a déjà passé un an et demi en préventive. Le procureur Laurent Maye a plaidé pour que la condamnation de 4 ans soit confirmée.

Pour mémoire, le braquage du fourgon le 30 décembre 2015 à Bussigny au siège de la société Protect’Service a permis aux voleurs de mettre la main sur plus de 2 millions de francs. La majeure partie a disparu. Une enquête est en cours au Brésil. Le jugement sera transmis aux parties prochainement.

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