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Premiers tests du vaccin contre Ebola dès vendredi au CHUV de Lausanne

Le CHUV de Lausanne teste un vaccin contre Ebola sur 120 volontaires. Swissmedic a approuvé cette opération et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'en félicite.

28 oct. 2014, 17:45
vaccin

Le CHUV procédera aux premiers vaccins expérimentaux contre la fièvre Ebola dès vendredi à Lausanne. 120 volontaires sont recherchés, mais les téléphones crépitent déjà. Les premiers résultats sont attendus dès décembre.

Il fallait faire vite, car l'épidémie est devenue une urgence de santé mondiale, avec quelque 10'000 cas probables à ce jour. "Ce qu'on a fait en deux mois, on l'accomplit généralement en douze", a expliqué mardi devant la presse le professeur Blaise Genton, médecin-chef au service des maladies infectieuses du CHUV.

Swissmedic donne son feu vert

Swissmedic a autorisé lundi le test lausannois. Les vaccins devaient être mis dans l'avion mardi soir. Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) espère les recevoir mercredi ou jeudi. Et les premières vaccinations devraient commencer vendredi.

Ce vaccin expérimental - le cAd3-EBOZ Lau - a été développé aux Etats-Unis. Dans ce pays, il a déjà été soumis à des essais cliniques - sur 20 sujets - sans provoquer d'effets secondaires importants. D'autres tests sont en cours à Oxford et au Mali.

Dans un premier temps, le vaccin sera administré à des volontaires sains impliqués comme soignants dans la lutte contre l'épidémie en Afrique occidentale. Ebola sévit tout particulièrement en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée. Le CHUV a déjà pris des contacts avec des organisations comme le CICR ou Médecins du monde.

Le second groupe de volontaires concerne tous ceux "qui sont prêts à être des sujets d'études", a expliqué M. Genton. Après un contrôle médical et une information détaillée, les intéressés recevront une dose de vaccin, une dose faible ou haute selon les cas.

Recherche de volontaires

La vaccination est ouverte à toute personne en bonne santé âgée entre 18 et 65 ans. Lors de tests de ce type, les volontaires sont souvent des étudiants en médecine. En raison de la médiatisation de ces tests, les téléphones ont commencé à crépiter au CHUV: "nous n'avons jamais eu autant de volontaires très rapidement", selon M. Genton, mais des candidats sont toujours recherchés.

Sur les 120 volontaires, cent se verront injecter une glycoprotéine du virus, vingt recevront un placebo contenant du diluant. Des tests effectués sur des macaques - avant les premiers tests sur des humains aux Etats-Unis et à Oxford - ont été très concluants.

Le vaccin est basé sur un adénovirus de chimpanzé génétiquement modifié et ne pourra pas se multiplier. Puisqu'il s'agit d'un organisme génétiquement modifié (OGM), avant de donner son accord, Swissmedic a consulté l'Office fédéral de la santé publique, l'Office fédéral de l'environnement et la Commission fédérale d'experts pour la sécurité biologique.

Plusieurs milliers de volontaires

Les premiers résultats sont attendus en décembre, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui chapeaute l'opération. S'ils sont positifs, ils serviront à planifier des tests sur un plus grand nombre de participants, plusieurs milliers de volontaires. Le professeur Blaise Genton espère que ces tests en Afrique de l'Ouest pourront commencer "dans les trois premiers mois de 2015".

Le vaccin évalué au CHUV a été développé par l'Institut national américain sur les maladies infectieuses et allergiques (NIAID) et la compagnie pharmaceutique GlaxoSmithKline (GSK). Un second candidat vaccin - le rVSV-ZEBOV - sera testé sous peu aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) sous l'égide de l'OMS.

Aux HUG aussi

L'OMS attend que Swissmedic donne son feu vert pour ce second essai, a précisé un porte-parole de l'ONU, Tarik Jasarevic. L'essai a déjà reçu l'aval des deux commissions d'éthique de la recherche, à savoir la commission cantonale et la commission de l'OMS.

Ce vaccin développé au Canada est plus récent. Il est normal que l'examen du dossier prenne plus de temps, ont indiqué les HUG. Les deux vaccins utilisent la même protéine, mais pas le même vecteur.

Troisième vaccin

Un autre vaccin expérimental devrait être produit auprès de l'entreprise Crucell à Berne, à raison de plus d'un million de doses d'ici l'an prochain. Crucell Suisse SA appartient au géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson, qui veut développer et produire un vaccin contre Ebola, non seulement sur son site bernois mais également à Leiden (NL).

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