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Renens: un pédophile se repent en pleurs devant ses juges

Un homme de 27 ans accusé pour des actes sexuels sur des filles de moins de 16 ans à l'époque a été jugé lundi à Renens.

26 avr. 2021, 16:43
Le procès a eu lieu lundi à Renens.

Un Luxembourgeois de 27 ans, accusé d'avoir abusé sexuellement de 2016 à 2020 des jeunes filles de moins de 16 ans, a été jugé lundi à Renens. Il rencontrait ses victimes sur les réseaux sociaux et du côté d'Yverdon.

Ce fils de banquier est prévenu de contraintes, d'actes d'ordre sexuel avec des enfants, de tentatives d'actes d'ordre sexuel avec des enfants et de contrainte sexuelle. Pour la plus grave de ces infractions, il encourt théoriquement jusqu'à dix ans de prison.

Entre 2016 et fin avril 2020, ce livreur, actuellement en détention préventive à Bois-Mermet à Lausanne, est entré en contact avec de nombreuses filles de moins de 16 ans afin d'avoir avec elles des relations sexuelles. Pour cela, le prévenu, décrit comme immature et accro à son téléphone mobile, et que les experts ont diagnostiqué comme "pédophile", utilisait les réseaux sociaux et disait être photographe de mode.

Un accusé en pleurs

L'acte d'accusation recense neuf cas allant des attouchements jusqu'aux relations sexuelles. Chaque cas était accompagné de paroles dominatrices et agressives à fortes connotations sexuelles. A plusieurs reprises, le prévenu a obtenu des photos et des vidéos sexuelles de ses jeunes victimes et, parfois, il les faisait chanter en menaçant de poster ces images sur les réseaux sociaux.

"A l'époque, je ne voyais pas ces filles comme des enfants. Leur âge ne changeait rien pour moi. C'est dégueulasse mais c'est vrai. J'ai honte. Je ne me rendais pas compte que je leur faisais du mal avec mes gestes et mes façons de parler et je remercie la justice de m'avoir aidé à comprendre ce problème", a lâché en pleurs le prévenu à la barre.

Il s'est ensuite excusé, toujours en pleurant auprès de la maman d'une des victimes, âgée de 15 ans à l'époque des faits, tout en concédant qu'il avait encore un long chemin à faire vers la guérison.

Une victime brisée

Le mari de cette femme a témoigné de son côté : "Notre fille était ouverte, extravertie et naïve aussi malheureusement. Suite à ses abus, elle a vécu une véritable descente aux enfers. Elle a perdu sa place d'apprentissage et toute sa confiance. Aujourd'hui, elle est sujette à de paralysantes crises d'angoisse et bénéficie d'un suivi psychiatrique. On était à mille lieues de se douter de ce qu'elle avait subi. Elle s'est retrouvée tétanisée face à son agresseur. Ce qui fait le plus mal, c'est qu'elle n'ait pu se défendre."

Sur un chemin de rédemption ?

De son côté, l'aumônière de prison qui suit le prévenu souligne sa "très grande évolution". "Au début, il était dans le déni et la minimisation. Il disait que les filles paraissaient plus matures que leur âge, rejetait la faute sur elles et se sentait trompé. Il a fait tout un chemin spirituel en tant que chrétien baptisé", a-t-elle raconté.

La quinquagénaire a brossé le portrait d'un jeune homme ayant peu de confiance en lui mais solidaire, "avec un bon cœur" et de grandes compétences relationnelles. Elle a aussi souligné que c'est lui qui avait demandé spontanément un suivi psychologique. "Il est dans une rédemption humainement et spirituellement. C'est l'une des personnes pour qui la prison vaut la peine", a conclu l'aumônière.

Le père de l'agresseur est allé dans ce même sens. Il a brossé aussi le portrait d'un "jeune homme immature qui a encore 15 ans dans sa tête" mais en train de devenir adulte en se prenant en main en prison.

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