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Résultat prometteur d'un projet pilote vaudois de prévention de la violence

Le projet pilote vaudois "Sortir ensemble et se respecter" , qui s'inscrit dans le cadre de la prévention de la violence chez les jeunes, promet des résultats prometteurs.

24 nov. 2014, 14:35
Jacqueline de Quattro, conseillère d'Etat vaudoise, veut renforcer la lutte contre la violence chez les jeunes à travers une meilleure prévention.

Les premiers résultats du projet pilote vaudois de prévention de la violence "Sortir ensemble et se respecter" (SEESR) s'annoncent prometteurs. Le canton souhaite pérenniser ce programme destiné aux jeunes vivant leurs premières expériences amoureuses. Il va également renforcer sa lutte contre la violence domestique.

Les violences faites aux femmes sont trop souvent banalisées. Or elles sont toujours d'une actualité brûlante, de la vidéo montrant le harcèlement de rue à New York aux exploits d'un Vaudois coach en séduction dont les techniques ont plus à voir avec la contrainte qu'avec le romantisme, a déclaré la conseillère d'Etat Jacqueline de Quattro lundi devant la presse à Lausanne.

"Au niveau du Conseil d'Etat, qui a adopté en 2011 un plan de lutte contre la violence domestique, nous ne pouvons tolérer de tels comportements. Il convient de s'en préoccuper dès le début des relations amoureuses", a souligné la cheffe du Département du territoire et de l'environnement.

Phénomène fréquent

En Suisse la violence au sein des couples adolescents constitue un problème fréquent. Selon des données récentes, sur 6700 jeunes de 15 à 17 ans, 15% ont subi une agression avec contact physique, 30% sans contact physique. Dans plus de 40% des cas, l'auteur est le petit ami de l'époque, a relevé Magali Hanselmann, cheffe du Bureau de l'égalité entre les femmes et les hommes (BEFH).

Ce phénomène s'explique par un taux élevé de reproduction intergénérationnel. Les stéréotypes de genre et l'accès à la pornographie y contribuent, a-t-elle souligné.

Intervention précoce

Né aux Etats-Unis, le programme SEESR a été adapté pour la Suisse romande en 2002. Destiné à des petits groupes de filles et de garcons de treize à dix-huit ans, son objectif est d'intervenir précocement, avant que des comportements de violence ne deviennent chroniques.

Depuis 2002, cette mesure, qui comprend neuf séances, a été appliquée de manière disparate: seuls 100 jeunes en ont bénéficié en dix ans. Dès 2013, le BEFH, la Fondation Charlotte Olivier (FCHO) et l'Unité de médecine des violences (UMV) du CHUV ont collaboré pour la mettre en oeuvre, avec notamment le soutien de l'Office fédéral des assurances sociales.

Vaud a ainsi mené six expériences pilotes en 2014 et deux sont planifiées pour 2015. Actuellement, 70 jeunes entre 14 et 24 ans ont bénéficié du programme dans dix institutions partenaires (centres de loisirs, de prévention, foyers ou écoles), a noté Marie-Claude Hofner, présidente de la FCHO et médecin associé à l'UMV du CHUV.

Echos très favorables

Les premiers résultats sont très prometteurs. La totalité des partenaires du projet pilote s'accorde sur la pertinence de "Sortir ensemble et se respecter". Ils ont déjà formé 47 professionnels. Des effets positifs ont également été mesurés auprès des élèves. L'évaluation se terminera en juillet.

Le BEFH, la FCHO et l'UMV souhaitent pérenniser cette mesure. "On espère que l'école, malgré une sursollicitation en matière de prévention, donne une place à ce programme quitte à le modifier et à l'adapter, relève Marie-Claude Hofner. Car l'éducation au respect de soi, à la gestion des frustrations et des émotions englobe bien d'autres aspects de la prévention.

Des discussions sont en cours avec d'autres cantons romands. Côté alémanique, Zurich s'est d'ores et déjà montré intéressé.

Qui frappe part

Le Conseil d'Etat a en outre décidé d'intensifier sa lutte contre la violence domestique sur le principe de "qui frappe part". "Très souvent ce sont les femmes et les enfants qui doivent quitter le domicile. C'est profondément injuste", a relevé Mme de Quattro.

Le canton de Vaud va renforcer non seulement l'aide aux victimes, mais aussi les expulsions. Aujourd'hui seules 1,5% des infractions sont suivies d'expulsions, alors que ce chiffre est beaucoup plus élevé dans les cantons voisins. Le projet du gouvernement, qui prévoit aussi un suivi pour les personnes violentes, devrait se concrétiser début 2015.

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