L’homme a été reconnu coupable de lésions corporelles graves, faux dans les titres et tentative de contrainte. En septembre dernier, le Tribunal correctionnel de l’Est vaudois l’avait condamné à une peine identique, mais l’avait entièrement mis au bénéfice du sursis. La peine est assortie d’une condamnation à verser 12'000 francs d’indemnités pour tort moral au principal plaignant, selon le jugement rendu public mercredi. Toutes les parties avaient recouru contre le verdict de première instance.
Faits contestés
L’homme, qui conteste les faits qui lui sont reprochés, demandait à être acquitté. Le Ministère public, qui avait réclamé le prononcé d’une peine de prison ferme, avait souligné la "totale mauvaise foi" et les "contradictions incessantes" du condamné.
Titulaire d’un diplôme de technicien-dentiste délivré à Belgrade (Serbie), le trentenaire a exercé à Vevey entre 2004 et 2007. Durant ces années, il a pratiqué de nombreuses interventions en bouche et des anesthésies explicitement interdites aux techniciens-dentistes.
L’homme avait attiré ses "patients" - en majorité des compatriotes âgés aux ressources limitées – par les tarifs extrêmement bas qu’il pratiquait. Les juges de première instance ont retenu une culpabilité lourde, considérant que l’homme a "massacré en toute connaissance de cause" les dents du principal plaignant, qui se serait rendu chez lui 43 fois en moins d’une année.
Récidive
Deux autres enquêtes sont en cours contre le faux dentiste en Valais, où il a déjà été condamné en 2004 pour des faits similaires. En 2006, après le dépôt de la plainte de la principale victime, le technicien aurait en outre fabriqué une fausse reconnaissance de dette de 40'000 francs à l’encontre du principal plaignant.