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St-Légier: 20 ans de prison pour un matricide "d'une grande froideur"

Une Vaudoise et son père ont vu leur peine de 20 et 18 ans de prison confirmée devant le Tribunal cantonal. Ils étaient jugés pour assassinat prémédité d'une septuagénaire, mère et épouse des deux accusés.

11 déc. 2019, 10:28
Les avocats des accusés vont faire recours au Tribunal fédéral.

Le Tribunal cantonal vaudois a confirmé mardi en appel la peine de 18, respectivement 20 ans de prison infligée en première instance au mari et à la fille d’une septuagénaire assassinée à son domicile de St-Légier. Leurs avocats vont recourir au Tribunal fédéral.

La Vaudoise de 41 ans, condamnée en juin dernier à 20 ans de prison pour avoir assassiné "avec préméditation et froideur" sa mère en décembre 2016 en compagnie de son père, vient de voir sa peine et sa "culpabilité écrasante" confirmée en appel. Celle du mari, qui avait écopé de 18 ans de prison, lui aussi pour assassinat et atteinte à la paix des morts, a également été maintenue.

A l’énoncé du verdict, la femme s’est essuyé les yeux avec un mouchoir et son père a secoué la tête. Tous deux affichaient par ailleurs un visage fermé et figé. Au moment de regagner sa prison, la quadragénaire a embrassé son mari présent dans l’assistance et l’octogénaire a lancé en sourdine à l’adresse de ses juges: "Dégueulasse, infect, honteux, erreur judiciaire !".

Prémédité

L’homicide a bel et bien été "prémédité par les deux prévenus", a estimé le Tribunal de seconde instance. La dépendance financière de l’appelante de sa mère est indéniable. Celle-ci lui remettait de 3000 à 4000 francs par mois à l’époque des faits. Le Tribunal retient donc qu’elle et son père ont bel et bien agi en grande partie par appât du gain.

"Leur crime a été préparé de manière méthodique avec une grande froideur affective. La Cour ne croit pas un instant l’appelante quand elle dit avoir pardonné à sa mère. Elle est en revanche persuadée qu’elle la détestait toujours pour les maltraitances qu’elle lui avait fait subir toute son enfance", a relevé le président du Tribunal.

Recours au TF

La "théâtralité des émotions" de la quadragénaire à la barre a fortement déplu aux juges. La version lacunaire et contradictoire d’un décès accidentel, présenté par son père, a été jugé "aucunement crédible mais visant à minimiser sa culpabilité voire à cacher le rôle de sa fille".
Pour la Cour, les deux complices ont agi en commun avec préméditation. En témoignent des recherches réalisées sur internet dans les jours précédents le crime et portant tant sur les lieux de dissimulation du cadavre que sur la manière de s’en débarrasser.

Me Kathleen Hack et Me César Montalto,les avocats des accusés feront recours de cette condamnation au Tribunal fédéral. Ils relèvent et déplorent que "le doute ne semble plus profiter à l’accusé dans ce canton".

Une nuit sordide

Pour mémoire, selon l'acte d'accusation, la nuit de sa mort, une énième dispute a éclaté entre la victime très alcoolisée, son mari et sa fille avec lesquels elle entretenait des rapports névrotiques et destructeurs. Celui-ci et sa fille l’ont alors frappé plusieurs fois à la tête. Le corps de la malheureuse avait finalement été sanglée en position fœtale et glissée dans un réservoir d’eau.

Le lendemain du crime, son mari avait nettoyé les lieux. Aidé de sa fille, il a scellé le réservoir de mousse expansive. Ce n’est que plus tard que le duo a caché le container dans un ravin boisé et isolé, repéré via internet aux Monts-de-Corsier (VD).

Le lendemain, père et fille mettait en scène le suicide de leur victime en abandonnant son auto au bord du Rhône. Et le soir même, la fille du couple annonçait la disparition à la gendarmerie.
 

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