Le Tribunal cantonal vaudois rejette la deuxième demande de révision du procès du triple homicide de Vevey (VD). La Cour d'appel pénale estime que les déclarations du juge d'instruction ne révèlent rien qui puisse innocenter l'homme condamné à la réclusion à vie. Ce dernier a fait recours auprès du Tribunal fédéral.
Sur la base "d'un fait nouveau", le détenu de 48 ans a demandé à la mi-mars la révision de son procès. Selon lui, les déclarations du juge d'instruction dans l'émission de télévision "Zone d'ombre" d'avril 2012 sont de nature à invalider la chronologie du triple homicide fixé au 24 décembre 2005. Un tel changement l'innocenterait forcément, selon lui.
Pas décisif
Dans un jugement du 11 juillet, la Cour d'appel pénale tranche par la négative, a appris mardi l'ats. La déclaration du juge d'instruction est certes nouvelle, mais "ne révèle pas un élément de fait ou de preuve propre à innocenter le requérant". Elle n'a qu'une valeur de "d'hypothèse" et "n'apporte aucun élément décisif", écrit la Cour.
L'homme, condamné pour avoir tué sa soeur, sa mère et une amie de celle-ci, a aussitôt contesté le jugement et adressé un recours de 18 pages au Tribunal fédéral. Il l'a rédigé lui-même et son avocat dit en avoir approuvé "tant les moyens que les conclusions". Dans ce texte, il réaffirme que les propos du juge d'instruction constituent un "fait nouveau et sérieux qui annihile significativement le scénario hypothétique de l'accusation".
Pour le détenu, les propos du juge portant sur des traces de semelles faites sur du sang frais démontrent que les deux octogénaires auraient été tuées les 30 ou 31 décembre 2005 et non le 24 décembre. La Cour d'appel pénale se borne à reconnaître qu'il existe des "éléments non élucidés" dans cette affaire. Elle souligne que le Tribunal criminel n'a pas considéré ces traces ensanglantées comme "un élément décisif de la culpabilité" de l'accusé.
Première révision
Pour mémoire, le Tribunal fédéral a confirmé fin décembre 2011 la perpétuité pour l'homme incarcéré à Bochuz. Une première révision du procès de juin 2008 a eu lieu à la suite de l'émission "Zone d'ombre" de décembre 2008. Les journalistes avaient alors découvert une boulangère dont le témoignage contredisait l'accusation. L'issue du deuxième procès de mars 2010 était cependant restée la même: la réclusion à vie.