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UDC Vaud: le parti en congrès extraordinaire le 13 août pour régler la crise

L'UDC Vaud se réunira le 13 août prochain en congrès extraordinaire pour tenter de mettre un terme à la crise qui secoue le parti et sa présidente Fabienne Despot en particulier.

29 juil. 2015, 10:32
C'est l'enregistrement illégal de la présidente Fabienne Despot qui a mis le feu à l'UDC vaudoise.

L'UDC Vaud convoque dans l'urgence un congrès le 13 août pour se prononcer sur la destitution de sa présidente. Plusieurs ténors ont réclamé la démission de Fabienne Despot pour avoir enregistré des collègues de parti à leur insu.

"Chacun campe sur ses positions. Une majorité du comité central pense qu'on ne peut pas éviter de faire appel au congrès, quelles que soient les discussions passionnées que cela va engendrer et les risques que cela comporte", a expliqué mercredi à l'ats Guy Parmelin, conseiller national et membre du comité central de l'UDC-Vaud.

Consulté par courriel, le comité central s'est prononcé à douze voix pour la tenue d'un congrès, huit voix contre et deux abstentions. Ce congrès extraordinaire se déroulera seulement quatre jours avant le délai officiel de dépôt des listes pour les élections fédérales.

Figure de proue du parti

Fabienne Despot est l'une des têtes de liste pour l'élection au Conseil des Etats et au Conseil national cet automne. Le congrès du 13 août décidera du maintien ou non de cette candidature, ainsi que de sa fonction de présidente.

Si c'est non, les délégués auront la possibilité de ne lancer qu'un seul candidat dans la course aux Etats, à savoir le député et chef de groupe au Grand Conseil Michaël Buffat, déjà désigné. Ou ils pourront choisir un colistier. Un nouvel appel à candidatures est lancé.

Départ de campagne raté

Le parti a estimé qu'il n'avait pas d'autre choix que de convoquer un congrès extraordinaire, à la veille du dépôt des listes. "Les rivalités et une certaine frustration liée à ce départ de campagne raté vont ressortir durant le congrès. L'obstination de Mme Despot, même si elle a droit de maintenir coûte que coûte sa candidature, ne nous laisse formellement aucun autre moyen que celui-ci", a constaté Kevin Grangier, secrétaire général de l'UDC-Vaud.

Ce congrès, et au-delà toute cette crise, pourraient laisser des traces. A l'interne, car des tensions existent entre les candidats et dans le parti, mais aussi à l'extérieur.

Dégât d'image

"Le dégât d'image est conséquent, car Mme Despot n'est pas n'importe quel membre de notre parti. Son choix porte préjudice aux chances d'élection de ses colistiers", a estimé M. Grangier. L'UDC détient quatre sièges au Conseil national, et espère en gagner un cinquième cet automne. Deux de ses sortants ne se représentent pas.

Lundi, face à la presse, Fabienne Despot avait reconnu avoir commis une "erreur" et fait preuve de "naïveté" en enregistrant en 2014 une séance informelle avec trois membres de l'UDC. Elle voulait garder une trace de ses propos pour qu'ils ne puissent pas être déformés, la réunion étant liée à un conflit de personnes autour de Claude-Alain Voiblet, ancien président de la section vaudoise.

Chantage et plainte pénale

L'enregistrement est parvenu entre les mains de Jean-Luc Laurent, ex-UDC passé au Parti bourgeois-démocratique (PBD) qui a tenté de l'échanger contre le rapport de médiation qui a blanchi M. Voiblet. Pour M. Laurent, ce rapport, qu'il n'a pas pu consulter, est une "mascarade". Michaël Buffat et Fabienne Despot ont estimé qu'il s'agissait d'un chantage et ont porté plainte pour tentative de contrainte.

Jean-Luc Laurent reconnaît que "c'était une bêtise" d'avoir proposé cet "échange". "J’ai pensé que cela pouvait faire avancer le 'schmilblick'" dit-il dans un entretien à La Liberté et au Courrier. Il a été entendu par le procureur et se dit prêt à démissionner de ses mandats politiques si la justice l'inculpe ou le condamne.

L'enregistrement ne dit "strictement rien de compromettant sur personne", poursuit M. Laurent. Les personnes présentes à la réunion "parlent de coucheries" et "se demandent où elles peuvent aller boire des verres" après la séance, car la personne attendue, le chef du groupe UDC au Conseil communal de Lausanne, Philipp Stauber, qui avait vivement critiqué Mme Despot, ne s'est pas présentée.

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