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Un croque-mort remet les mauvaises cendres aux parents d'un bébé

Ce jeudi, le Tribunal de Lausanne devait entendre un employé des pompes funèbres sans scrupule. Il avait remis aux parents d'un bébé les cendres d'une autre personne. L'employé ne s'est pas présenté à son procès.

27 oct. 2016, 14:10
L'urne funéraire contenait les cendres d'un autre corps incinéré.

Un croque-mort peu scrupuleux devait être entendu jeudi par le Tribunal de Lausanne pour avoir fait croire à un couple qu'il leur avait remis les cendres de leur bébé décédé en 2014 alors que ce n'était pas les siennes. L'homme n'était pas présent à son procès.

"On espérait clore cette affaire. Mais non", glisse la mère à l'issue de l'audience, suspendue en raison de l'absence du prévenu. Une affaire "hors norme", "choquante", du "jamais-vu", selon les termes des témoins qui se sont succédé devant la Cour et du président du tribunal d'arrondissement.

Le prévenu, à la tête d'une entreprise de pompes funèbres low cost alors sise dans le canton de Genève, est notamment accusé d'escroquerie et d'atteinte à la paix des morts. Ce quinquagénaire a fait croire aux parents lausannois d'un bébé décédé deux jours après sa naissance, début octobre 2014, aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), qu'il leur avait remis les cendres de leur enfant.

Pas de procès-verbal

Mais si l'homme a effectivement récupéré le corps du petit garçon aux HUG pour le faire incinérer à Bienne (BE), personne ne sait ce qu'il en a véritablement fait. Et sa société ne bénéficiait d'aucune autorisation d'exercer dans le canton de Vaud.

Aux parents, il remet toutefois deux semaines plus tard une urne devant contenir les cendres de leur enfant. Il leur facture le tout 1500 francs et ne leur fournit aucun procès-verbal d'incinération. Le problème, c'est que sans ce procès-verbal, impossible de satisfaire la demande du couple d'inhumer les cendres à Lausanne.

En début d'année 2016, des contacts sont alors pris avec Bienne pour obtenir le fameux document. Stupeur: la crémation du bébé vient d'avoir lieu, soit trois mois après son décès. Les cendres que les parents avaient reçues étaient en réalité celles non identifiées d'un adulte et d'un autre enfant.

Dans un colis

Finalement, les parents obtiendront les véritables cendres de leur bébé. Mais sans égard. Par colis postal. "Elles étaient dans une urne d'adulte, beaucoup trop grande et elles s'étaient éparpillées. C'était difficile de tout récupérer", confie un témoin.

"J'ai de la compassion pour eux", poursuit-il. Pendant des semaines, "dans leur salon, il y avait comme une sorte d'autel avec des cendres devant lesquelles ils se sont recueillis. Et voilà qu'ils apprennent que ce ne sont pas celles de leur enfant. La mère, croyante, était en pleurs".

Moult questions

Durant l'audience, beaucoup de questions sont restées en suspens. Qu'est-il advenu du corps de l'enfant pendant ces trois mois? A ce stade personne ne sait où l'homme l'a conservé et dans quelles conditions.

Comment se fait-il qu'à Bienne personne n'a réagi au moment d'incinérer un corps sans vie depuis près de trois mois alors que généralement cela se fait dans les jours qui suivent le décès? Seul le prévenu semble être en mesure de répondre à ces questions. Introuvable en Suisse, il devra être jugé lors d'une autre audience.

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