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Un Vaudois soupçonné à tort de terrorisme

Un Vaudois a comparu lundi devant le Tribunal pénal fédéral. Il avait été arrêté en 2017 pour soutien à Al Qaïda. Les charges ont été abandonnées. Il risque tout de même une mesure de placement en milieu fermé pour avoir agressé un gardien durant sa détention.

17 févr. 2020, 16:18
L'accusation de liens avec des groupes terroristes a été abandonnée.

Arrêté en 2017 pour soutien à Al Qaïda et à l’Etat islamique, un Vaudois a comparu lundi devant le Tribunal pénal fédéral. L’accusation de liens avec des groupes terroristes a été abandonnée, mais il risque une mesure de placement en milieu fermé pour avoir agressé un gardien durant sa détention.

Lors de son réquisitoire, la procureure fédérale Juliette Noto a souligné que l’accusé, de nationalité suisse mais né en Serbie, n’a rien à voir au final avec l’extrémisme islamiste. «Aucune preuve de radicalisation n’a été établie même si un Coran et un manuel sur l’islam ont été trouvés à son domicile où il y avait également des écrits d’Hitler.»

Le trentenaire, divorcé et père de deux enfants, répond cependant d’une agression perpétrée le 21 septembre 2018 à la prison du Bois-Mermet à Lausanne. Ce soir-là, lors de la distribution des repas, il avait donné un coup de poing à un agent de détention.

Persécuté

L’acte d’accusation mentionne une tentative d’étranglement, d’où l’inculpation de mise en danger de la vie d’autrui. Devant la cour, l’accusé a répété qu’il se sentait constamment persécuté et pris à partie par ce gardien qui le provoquait et se moquait de lui: «Je n’ai pas essayé de l’étrangler», a-t-il précisé. «J’ai seulement fait une prise de judo en passant mon bras derrière sa nuque».

L’homme reconnaît que sa maladie – il est atteint de graves troubles de la personnalité – a provoqué en lui des manies de la persécution et il est conscient qu’il doit être soigné. Mais il demande à rester en liberté, plutôt que d’être condamné à une mesure de placement en milieu fermé «dont je ne sortirai peut-être plus!».

Irresponsabilité totale

Appelé à témoigner devant la cour, le psychiatre a confirmé la grave pathologie du prévenu qui est atteint de schizophrénie paranoïde. Il a mentionné un risque de rechute dans la violence si le traitement pharmacologique était suspendu. Sur cette base, la procureure a conclu à l’irresponsabilité totale de l’inculpé. Elle a requis une mesure de contrainte et le placement dans un établissement fermé.

De son côté, l’avocat de l’accusé, Me Robert Fox, a fermement réfuté la mise en danger de la vie d’autrui, estimant que celle du gardien de prison ne l’avait été en aucun moment. L’acte d’accusation n’ayant pas retenu le délit de lésions corporelles, le défenseur a plaidé l’acquittement de son client. Il a en outre réclamé 92’520 francs d’indemnisation pour détention injustifiée à partir du 21 septembre 2018.

L’homme avait été arrêté à la suite d’une altercation dans un établissement public lausannois le 23 juin 2017. En octobre 2019, alors que son incarcération avait été prolongée à deux reprises parce qu’il était considéré comme dangereux, l’accusation de soutien à des groupes terroristes avait été abandonnée. L’homme avait été alors indemnisé pour la détention subie en raison de ce chef d’accusation.
 

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