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Une voiture hybride gaz-électricité produite à Vevey

Face à la baisse de consommation de gaz liée au réchauffement climatique, le groupe Holdigaz a annoncé jeudi vouloir produire une voiture hybride fonctionnant au gaz et à l’électricité.

26 sept. 2019, 10:14
Le véhicule aurait une autonomie de 700 km. (image d'illustration)

L’énergéticien Holdigaz va injecter quelque 25 millions de francs dans un projet de voiture à propulsion alternative gaz/électricité, le Softcar. Une usine d’une capacité de 5000 véhicules par année doit voir le jour dans la région de Vevey.

Anticipant une baisse de la consommation de gaz de chauffage liée au changement climatique, le groupe vaudois poursuit la diversification de ses activités. Au cours de l’exercice 2018/19 (clos fin mars), les volumes vendus par Holdigaz ont reculé de 7,6% en raison notamment de températures moyennes élevées. Les investissements dans la mobilité doivent permettre de compenser partiellement cette baisse systémique.

«Le projet Softcar était déjà existant, sous la forme d’un véhicule électrique. Nous l’avons amené à utiliser notre énergie, du gaz naturel voire du biogaz, afin d’en améliorer les performances», a indiqué le président et administrateur délégué d’Holdigaz, Philippe Petitpierre.

Une autonomie de 700 km

A en croire M. Petitpierre, le véhicule présenterait une autonomie de 700 kilomètres. Afin d’alimenter la batterie, le Softcar disposera de deux bonbonnes de gaz qui, via un moteur et un alternateur, généreront du courant. «Le véhicule ne fonctionne pas à l’électricité dont la provenance à l’avenir est incertaine, mais au gaz, ressource que nous maîtrisons.»

Le Softcar a germé dans l’esprit des ingénieurs qui ont imaginé la Swatch Mobile, devenue la Smart. La carrosserie 100% recyclable est moulée à partir de biopolymères, obtenus grâce à des déchets d’aliments. Le véhicule compact de quatre cinq places maximum se veut modulable, avec différentes configurations: transport de marchandises, taxi, service postal ou encore cabriolet.

Ce concept permet de réduire les coûts, assure Philippe Petitpierre. «Une (Renault) Zoé électrique, c’est 40’000 pièces différentes. Un Softcar, c’est 1800 pièces différentes. L’assemblage se fait très rapidement. Nous espérons arriver sur le marché avec des prix de l’ordre de 15’000 à 18’000 francs, sans les subsides.»

Site opérationnel entre six et huit mois

L’assemblée générale d’Holdigaz a pu découvrir un premier prototype mercredi soir. La version finale du Softcar pourra atteindre des vitesses de pointe entre 135 et 140 kilomètres/heures et sera donc autorisée à circuler sur le réseau autoroutier suisse. Six brevets «majeurs» ont été déposés pour le véhicule.

«L’idée est de réaliser une usine dans la région dans les six à huit mois qui viennent. Une première production est attendue en 2020», révèle M. Petitpierre. Le studio Porsche Design a élaboré le concept du site de production, d’où sortiront 5000 véhicules destinés au marché suisse par année.

«Puisque nous sommes le plus gros contributeur financier, nous avons souhaité avoir ce projet très proche de nous», explique M. Petitpierre. La société Softcar, dont Holdigaz détient 36% du capital-actions, veut par la suite vendre des licences à l’étranger, l’usine romande – dont l’emplacement exact est encore tenu secret – sera le «démonstrateur». Des pays asiatiques auraient manifesté leur intérêt.

Jusqu’ici, Holdigaz a soutenu le développement du Softcar à hauteur de 5 millions de francs. «Ce véhicule avait rencontré des difficultés de financement dans sa version électrique, en raison de la concurrence d’autres modèles déjà présents sur le marché», affirme le président du groupe veveysan. Le coût de l’usine sera de l’ordre de 20 millions, sans le terrain. Tout ceci sera financé sans recours à l’endettement.

Le Softcar s’inscrit dans le cadre d’une série de projets dont le but est de réduire l’empreinte carbone des activités d’Holdigaz. Parmi ses initiatives figure un nouveau modèle de chaudière plus économe, le recours à du gaz naturel liquéfié importé du nord de l’Europe et une prise de participation dans un parc éolien en mer Baltique pour 50 millions de francs.

La société veveysanne compense par ailleurs ses émissions de CO2 en soutenant des projets de l’association Myclimate à Madagascar, en Inde et au Kenya.
 

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