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Vaud: condamnations dans l'affaire de l'enregistrement clandestin à l'UDC

La justice vaudoise a condamné mercredi à des jours-amendes avec sursis trois personnes impliquées dans l'affaire de l'enregistrement clandestin à l'UDC Vaud. En 2015, un ancien membre du parti avait menacé de diffuser cet enregistrement pour obtenir un rapport confidentiel sur la crise qui secouait la section cantonale.

04 juil. 2018, 14:13
Fabienne Despot faisait partie des plaignants.

Le principal accusé, ancien conseiller communal lausannois, est condamné pour tentative de contrainte. Il écope de 30 jours-amende, à 30 francs le jour, avec sursis pendant deux ans. Ses deux co-accusés, sont épinglés pour complicité, et se voient infliger 15, respectivement 10 jours-amende avec sursis pendant deux ans.

L'affaire remonte à une période de fortes dissensions internes au sein de l'UDC vaudoise. En avril 2014, la présidente de l'époque, Fabienne Despot, avait enregistré à leur insu des collègues de parti. Un an plus tard, cet enregistrement avait réapparu entre les mains de Jean-Luc Laurent, qui avait tenté de l'utiliser comme moyen de pression pour obtenir un rapport confidentiel sur Claude-Alain Voiblet, l'ancien vice-président de l'UDC Suisse.

Pour le Tribunal de police de Lausanne, l'accusé avait "une volonté obsessionnelle" d'obtenir cet enregistrement. Il savait que c'était un moyen de contrainte à l'égard de Fabienne Despot et qu'il pouvait causer à celle-ci un "dommage sérieux". "Pour lui, la fin justifiait les moyens", a estimé le président de la Cour.

Culpabilité pas anodine

Pour le tribunal, "la culpabilité des trois prévenus n'est pas anodine". L'accusé principal a fait "passer avant toute chose ses intérêts privés". Il n'a pas démontré de "réelle prise de conscience", ni formulé de "regrets sincères". Il devra s'acquitter de la moitié des frais de procédure.

Ses deux co-accusés ont été complices de ces agissements. Un enquêteur de 67 ans, ex-compagnon de Mme Despot, savait que cette dernière "se retrouverait dans une situation plus que difficile". La troisième comparse, une ex-UDC qui avait transmis l'enregistrement, reçoit une peine un peu inférieure, car elle est la seule à avoir présenté ses excuses. Le duo devra payer l'autre moitié des frais.

Tous les coups pas permis

Fabienne Despot, qui était plaignante dans cette affaire, se voit allouer une indemnité de 10 500 francs, dont les trois accusés devront s'acquitter solidairement. "Justice a été rendue. Mme Despot est restaurée dans son statut de lésée. Elle est heureuse de constater que tous les coups ne sont pas permis en politique", a déclaré son avocat Damien Hottelier.

La Cour a en revanche libéré les trois prévenus de l'accusation de tentative de contrainte à l'égard du conseiller national UDC Michael Buffat, également plaignant dans l'affaire. L'enregistrement ne contenait rien de sensible, pas d'éléments suffisants pour constituer un dommage sérieux à son égard, a ajouté la Cour.

Les parties ont dix jours pour faire recours. Il semble que l'affaire devrait en rester là sur le plan pénal, selon les déclarations obtenues à l'issue de l'audience.

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