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Vaud: des pistes pour combattre le harcèlement

Le groupe Impact chargé de gérer les cas de harcèlement dans l'administration vaudoise a reçu des recommandations de la part de la Cour des Comptes.

13 nov. 2019, 16:35
La Cour réclame plus de transparence en termes de harcèlement.

La Cour des Comptes a audité les méthodes de travail du groupe Impact chargé de prévenir et de gérer les conflits et les cas de harcèlement dans l'administration vaudoise. Treize recommandations sont formulées.

Le groupe Impact (GI) doit remplir des "missions extrêmement importantes", a expliqué mercredi Eliane Rey, vice-présidente de la Cour. Il doit mener une politique de prévention et de formation concernant le mobbing, le harcèlement sexuel et la gestion des conflits pour les 50'000 employés du public et parapublic vaudois. Et traiter et investiguer les plaintes qui lui sont adressées.

En substance, la Cour estime que le GI fait de son mieux compte tenu de ses effectifs, soit l'équivalent de 5,5 ETP. Mais elle pointe du doigt une série de problèmes et émet 13 recommandations pour améliorer le fonctionnement de cette entité indépendante.

Des psychologues

Première remarque: le groupe compte actuellement six femmes et un homme, essentiellement des juristes formés à la médiation ou au coaching. Il conviendrait de compléter l'équipe par des psychologues et veiller à l'équilibre des genres, estime Eliane Rey.

Entre 2009 et 2016, le groupe a mené 61 enquêtes pour mobbing (dont 25 cas attestés et 28 qui ont révélé des dysfonctionnements) et 13 enquêtes pour harcèlement sexuel (12 cas attestés au final). Il fait face depuis 2016 à une forte hausse des mandats externes, confiés par des entités du parapublic (EMS, hôpitaux, entreprises de transports, UNIL...).

"Les démarches lourdes, comme les investigations ou les analyses du climat de travail, sont en hausse", a expliqué Mme Rey. Pour la magistrate, il convient de s'assurer que les honoraires actuellement facturés au parapublic pour ces prestations couvrent globalement les coûts. Et au besoin, d'adapter les effectifs du GI.

Transparence

La Cour réclame aussi plus de transparence. Elle recommande de développer des statistiques utiles au pilotage du GI et d'améliorer la traçabilité de ses analyses. Le groupe ne livre pas de rapport annuel ni ne mesure l'efficacité de son action. "On ne connaît par exemple pas la typologie des situations traitées, alors qu'à Genève, on dispose de statistiques détaillées", observe Eliane Rey.

Point important: la Cour souhaite que le GI puisse, avec l'accord de la personne requérante, impliquer sa hiérarchie. Le groupe Impact doit pouvoir amener les parties concernées à se mettre autour de la table, comme cela existe déjà dans l'administration lausannoise.

Prévention à renforcer

Enfin, il importe de mettre sur pied une véritable politique de prévention au sein de l'Etat de Vaud, afin d'identifier les situations à risques avant qu'elles ne dégénèrent. Le dispositif actuel n'est pas suffisant. Il faudrait au minimum renforcer la formation en ligne prévue pour les cadres, la rendre obligatoire et l'adapter en fonction du type de poste concerné, ajoute la Cour.
 

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