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Vaud: l'affaire Skander Vogt a entraîné la réforme du régime pénitentiaire

Détenu à la prison de Bochuz, Skander Vogt est mort dans sa cellule en mars 2010. Un drame qui a entraîné des réformes et incité à la réflexion.

29 oct. 2013, 11:22
La prison de Bochuz dispose désormais de son propre groupe d'intervention pour faire face aux premiers niveaux d'urgence.

La mort de Skander Vogt en mars 2010 dans sa cellule de Bochuz n'est pas restée sans conséquences. Elle a entraîné la réforme du quartier de haute sécurité du pénitencier vaudois. Ce décès a
obligé aussi à réfléchir au régime de l'internement.

A la suite du décès de Skander Vogt, le canton de Vaud a demandé à Claude Rouiller une enquête administrative. L'ancien juge fédéral rend en juillet 2010 un rapport très sévère.

Essentiel oublié

Claude Rouiller reproche au personnel d'avoir confondu des directives et des pratiques et d'avoir oublié l'essentiel: porter secours immédiatement à un détenu en danger. Le personnel s'est "retranché comme des robots derrière une consigne sécuritaire".

Claude Rouiller fait des recommandations concrètes pour éviter de nouvelles tragédies. Il s'interroge aussi sur le régime de l'internement et les quartiers de haute sécurité à "humaniser".

Face aux critiques, le conseiller d'Etat Philippe Leuba réagit. Outre la mise à pied de la cheffe du Service pénitentiaire (SPEN) Catherine Martin, il ordonne la réorganisation des pratiques. La formation est renforcée et le matériel adapté. La prison dispose désormais d'un propre groupe d'intervention pour faire face aux premiers niveaux d'urgence.

Réaménagements

Les cellules du quartier de haute sécurité sont moins nombreuses et bénéficient de plus d'espace. Un local pour le sport et un atelier-bibliothèque sont créés, alors qu'une nouvelle ventilation est installée.

Enfin, une nouvelle aile destinée aux cas psychiatriques est annoncée aux Etablissements de la plaine de l'Orbe (EPO). Aujourd'hui, ce projet est encore en discussion. On parle d'un bâtiment de centre de soins aux EPO qui tienne compte des exigences des chaînes pénale et sanitaire.

Incompréhension ravageuse

Concernant le régime de l'internement, Claude Rouiller tire la sonnette d'alarme. Skander Vogt a été condamné en janvier 2001 à 20 mois d'emprisonnement notamment pour voies de fait, sa peine étant suspendue au profit de l'internement, selon la formule consacrée.

Le prisonnier n'a "jamais compris le sens de cette détention, passant de la passivité à l'agressivité, jusqu'à la rupture", relevait l'ancien magistrat. Skander Vogt s'était notamment retranché durant une trentaine d'heures sur le toit de la prison en juillet 2008. Il avait en outre été transféré 23 fois entre les différents établissements pénitentiaires de Suisse.
 

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