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Vaud: le Covid-19 n’a pas trop pénalisé l’emploi des permis F

Le nombre de personnes issues de l’EVAM qui trouve du travail dans le canton de Vaud a augmenté en 2020 malgré le Covid-19.

27 janv. 2021, 17:19
Les personnes issues de l'asile sont toujours plus nombreuses à travailler, malgré la pandémie de Coronavirus.

Les personnes issues de l’asile sont toujours plus nombreuses à être intégrées sur le marché du travail vaudois, malgré le Covid 19. En 2020, elles étaient 37%, un résultat plutôt inattendu, selon l’EVAM. L’objectif de la Confédération est en voie d’être atteint.

La participation des permis F (étrangers au bénéfice d’une admission provisoire) sur le marché du travail progresse, s’est réjoui Erich Dürst, directeur de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM) mercredi lors d’une conférence de presse en ligne. Si la dynamique est positive depuis plusieurs années, en 2020, les répercussions du Covid 19 sur leur prise d’emploi s’avèrent marginales.

Elles étaient ainsi 1038 personnes (37%) l’an dernier à exercer une activité lucrative, contre 990 (35,9%) en 2019. Elles n’étaient que 588 (25,7%) il y a trois ans, a-t-il détaillé.

Pour les 18-30 ans, la logique reste la même, mais la progression est encore plus forte. Parmi les jeunes admis depuis moins de sept ans, 550 étaient en emploi à fin 2020, soit 47,7% de ce groupe d’âge. Ils étaient 502 (44,5%) à fin 2019 et 244 (26,9%) à fin 2017.

Moins de sept ans

Pour rappel, dans le cadre de l’Agenda Intégration Suisse, la Confédération a fixé aux cantons un objectif lié à l’emploi: sept ans après leur arrivée en Suisse et le dépôt de leur demande d’asile, 50% des personnes adultes avec un permis F doivent être durablement intégrées sur le marché du travail.

L’EVAM est en voie d’atteindre la cible. En effet, 41% des personnes arrivées en Suisse en 2014, et même 47% de celles arrivées en 2015 et 2016 ont aujourd’hui un emploi., a noté M.Dürst. Les autres cantons constatent des hausses similaires.

Accompagnement personnalisé

Ces résultats sont le fruit d’un travail d’accompagnement de longue haleine. L’objectif n’est pas juste d’obtenir de petits jobs précaires, mais une intégration durable. L’EVAM élabore ainsi un projet personnel avec chaque migrant, afin de le diriger vers un emploi, un préapprentissage ou un apprentissage, a-t-il expliqué.

Les personnes migrantes sont suivies pendant leurs premiers pas en emploi, un dialogue instauré avec les employeurs. Cela permet de lever des malentendus, note M.Dürst. Pour les jeunes, l’accent est davantage mis sur la formation. Beaucoup sont en apprentissage et se dirigent vers un métier avec un diplôme reconnu. Des dizaines ont pu le faire l’an dernier, s’est-il réjoui.

Devant de la scène

«Si ces chiffres sont positifs, il reste beaucoup à faire», a-t-il cependant averti. La progression s’est un peu tassée l’an dernier et l’insécurité économique découlant de la pandémie est un facteur de risque.

La restauration, une filière dans laquelle l’EVAM a eu de bons résultats, vit une conjoncture plus difficile aujourd’hui. Les personnes formées comme aides-soignantes ou aux techniques d’entretien et de nettoyage sont en revanche sur le devant de la scène, a relevé le responsable.

Effet social et économique

Ces résultats à la hausse ont un effet social important sur l’intégration, mais aussi sur les finances publiques, a encore constaté le directeur de l’EVAM. Chaque revenu réalisé par un demandeur d’asile permet de diminuer les prestations d’assistance fournies par l’EVAM, et donc les charges pour l’Etat.

Ce facteur est la principale cause qui a permis de réduire la subvention de l’Etat à l’EVAM de 2,5 millions de francs entre le budget 2020 et le budget 2021, pour une population quasi identique.

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