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Vaud: le Grand Conseil refuse l'idée d'équiper les policiers de mini-caméras

Aux Etats-Unis, c'est pratiquement devenu obligatoire. Mais, pour l'heure, les policiers vaudois ne seront pas équipés de mini-caméras filmant leurs interventions. Le Grand Conseil a refusé l'idée-même d'étudier la question.

17 mars 2015, 17:47
Depuis qu'un policier a abattu un noir à Ferguson, la plupart des officiers américains sont équipés d'une caméra. Vaud n'en veut pas.

Le canton de Vaud n'évaluera pas la pertinence d'équiper ses policiers de mini-caméras. Le Grand Conseil a rejeté mardi un postulat qui demandait au Conseil d'Etat d'étudier la question. Le débat a montré que les fronts sont très éloignés et dépassent les clivages politiques.

Plusieurs députés, de l'UDC à La Gauche, ont critiqué la démarche. "La proportionnalité de l'engagement, c'est une question de formation, pas de caméras", a expliqué Jean-Michel Dolivo (La Gauche). Le socialiste Nicolas Mattenberger s'est insurgé contre cette idée de "vouloir tout surveiller".

"Il ne faut pas laisser entendre que les policiers peuvent être les auteurs de bavures", a relevé pour sa part l'UDC Philippe Ducommun, inspecteur à la police judiciaire. Il a rappelé que la possibilité de filmer existe déjà et qu'il n'y a "aucune demande de la base".

Questions ouvertes

La conseillère d'Etat Béatrice Métraux a rappelé qu'une base légale cantonale est nécessaire. Pour l'instant, en Suisse, seul le Tessin a initié un essai, non sans difficulté. Et de nombreuses questions essentielles restent ouvertes, a-t-elle ajouté.

Les commandants de police et les associations professionnelles sont pour l'heure assez réticents. "Une étude, pourquoi pas, mais elle prendra du temps", a résumé la conseillère d'Etat.

Phase test

Une partie du plénum a plaidé en vain pour que le canton étudie de près la question. "La police doit vivre avec son temps. Ce postulat ouvre un débat. Idéalement, il devrait initier une phase test pour dire s'il est opportun ou non d'équiper les polices vaudoises", a expliqué le socialiste Alexandre Rydlo.

"Les policiers sont mal reçus sur certaines interventions. Il faut les remettre sur un pied d'égalité avec ceux qui les filment avec leur smartphone", a demandé l'auteur du postulat, Mathieu Blanc (PLR).

Pas la panacée

Certes, cet équipement ne constitue pas la panacée, ont relevé de nombreux intervenants. Mais il convient d'examiner de près ce dossier, de définir le type d'intervention où ces mini-caméras pourraient être utiles et la manière dont on utilisera les images.

En France, des policiers réticents au départ ont finalement estimé que ces caméras étaient utiles dans certaines conditions, a précisé le postulant. Et il semble que l'utilisation de cet équipement ait permis de pacifier certaines interventions. Ses arguments n'ont pas fait mouche: le postulat a été rejeté par 63 voix contre 45 et 6 abstentions.

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