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Vaud: le peu d’apprentis interpelle le Canton

Le canton de Vaud veut attirer davantage de jeunes vers l’apprentissage. Il lance une série de mesures pour promouvoir cette voie dès l’école obligatoire. Il entend aussi prévenir les échecs et augmenter le nombre de places disponibles.

19 nov. 2019, 17:58
Seuls 21,6% des jeunes vaudois optent pour la formation professionnelle, ce qui interpelle Cesla Amarelle.

Vers 15 ou 16 ans, à la fin de la scolarité obligatoire, près de la moitié des jeunes se tournent vers la voie gymnasiale (47,1%). Ils sont 22,5% à choisir une «solution intermédiaire» comme un raccordement ou un semestre de motivation et seulement 21,6% à opter pour la formation professionnelle. «Ces chiffres doivent nous interpeller», a déclaré mardi la conseillère d’Etat Cesla Amarelle.

Globalement, le Canton veut éviter qu’un jeune ne se retrouve sans formation à l’âge de 25 ans. Il espère aussi augmenter la proportion (86%) des diplômés de niveau secondaire II, quelle que soit la voie choisie (CFC, maturité, certificat de culture générale…).

D’emblée en apprentissage

Dans le détail, on observe que si seuls 21,6% des jeunes se lancent dans la voie professionnelle à la sortie de l’école, ils sont tout de même 46% à avoir terminé un apprentissage huit ans plus tard.

«Cela veut dire que l’efficience de notre système peut être améliorée. Un jeune pourrait perdre moins de temps et choisir dès le début la voie professionnelle. Et pas seulement après une année de transition ou un échec au gymnase», a relevé la cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture (DFJC).

En parler à l’école

Le Canton a déterminé trois axes d’action pour renverser la tendance: le premier, où l’Etat dispose d’un fort pouvoir de levier, concerne l’école obligatoire. «Nous voulons renforcer l’attrait de la formation professionnelle et changer la vision qu’en ont les élèves, les enseignants et les parents. Il y a un gros travail à faire, et c’est le plus difficile car il faut infléchir des comportements humains», a relevé Mme Amarelle.

La conseillère d’Etat insiste: «L’apprentissage peut être un tremplin. On peut aller chercher un CFC, puis une maturité professionnelle pour fréquenter ensuite une Haute Ecole.»

Plus d’information à l’école

Concrètement, sept mesures sont proposées: par exemple, dans les 62 écoles du secondaire 1, des répondants – doyen ou enseignant –  informeront les élèves sur le monde du travail, les entretiens d’embauche ou la rédaction d’un CV. L’organisation de stages – qui permet à l’élève de mettre un premier pied en entreprise – sera généralisée et ouverte à la voie prégymnasiale.

Le deuxième axe concerne la prévention des échecs aux examens et des ruptures de contrat d’apprentissage. Le taux d’échec a reculé ces dernières années, mais il atteignait encore 12,6% au CFC en 2018. Surtout, il grimpe à des niveaux élevés dans certains métiers, comme les électriciens ou les horticulteurs.

Apprentis mieux suivis

La solution: un meilleur taux d’encadrement des apprentis. Ce taux était de 1 pour 800 en 2018. Le DFJC vise désormais 1 pour 300. Le DFJC propose aussi davantage d’appui et de coaching pour mieux suivre les apprentis et leur permettre de réussir leurs examens. L’objectif du Canton est d’arriver d’ici une dizaine d’années à 95% de réussite aux examens (85% aujourd’hui).

Enfin, dernier axe, la création de nouvelles places d’apprentissage. Vaud s’est fixé comme objectif d’atteindre mille nouvelles places d’ici 2022. A mi-parcours, plus de la moitié du chemin (+592 places) est d’ores et déjà accompli. «Et 49% de ces places ont été créées dans le privé, ce qui est une bonne chose», a ajouté Mme Amarelle.

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