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Vaud: l’écriture inclusive divise le Grand Conseil

Deux camps se sont affrontés lors de la session de mardi autour du sujet de l’écriture inclusive.

04 mai 2021, 15:24
Le Grand Conseil vaudois s'est intéressé mardi à l'écriture inclusive (archives).

Le Grand Conseil vaudois a vivement débattu mardi de l’écriture inclusive. Deux fronts se sont opposés. Les députés ont finalement renvoyé à l’étude d’une commission une motion qui demande que l’administration et les écoles s’en tiennent aux directives de l’Académie française.

La motion vise à mettre un terme à des «bricolages orthographiques» comme le point médian, le tiret ou la barre oblique, a fait valoir Yann Glayre (UDC) devant le plénum. Ces signes n’ont «rien d’inclusif», et excluent au contraire ceux qui ont une acuité visuelle réduite ou des difficultés d’apprentissage.

Son texte a entraîné une myriade de réactions. «Ne pas nommer les femmes et les personnes non binaires dans la langue, c’est ne pas les faire exister dans la société», a plaidé Céline Misiego, du groupe Ensemble à Gauche et POP.

«Le langage inclusif ne se limite pas au point médian», a renchéri Carine Carvalho (PS). D’ailleurs, le point médian et le tiret ne sont pas des formes imposées et peuvent être contournés.

Plusieurs députés ont en outre remis en cause l’autorité de l’Académie française, qui «s’autoproclame gardienne du français». «Devons-nous aussi arrêter de dire septante ou de demander un cornet au supermarché ?», a demandé la députée.

Evoluer

D’autres voix se sont élevées pour dire qu’une langue doit évoluer, mais pas de manière artificielle, comme c’est le cas avec le langage inclusif. Ce dernier va en outre complexifier l’orthographe, en ajoutant des points dans les mots, a expliqué Yvan Pahud (UDC).

La conseillère d’Etat Nuria Gorrite a rappelé l’approche pragmatique que mène le canton depuis une vingtaine d’années. L’administration et l’école tendent à utiliser un langage non sexiste, non discriminant et le plus largement compréhensible par tous.

L’auteur du texte souhaitait un renvoi direct au Conseil d’Etat. Par 116 voix contre 13 et 5 abstentions, le plénum a décidé que cette motion passerait par l’examen d’une commission. Les députés en rediscuteront ultérieurement en plénum.

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