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Vaud: nouvel essai pour une caisse cantonale d’assurance-maladie

Le Conseil d’Etat vaudois devra plancher sur une initiative parlementaire à l’intention des Chambres fédérales. Celle-ci veut rendre possible la création d’une institution cantonale d’assurance-maladie. Les députés ont approuvé mardi le renvoi immédiat du texte socialiste au gouvernement.

28 mai 2019, 14:15
Le Conseil d'Etat vaudois devra plancher sur une initiative parlementaire à l'intention des Chambres fédérales.

Le système actuel de l’assurance-maladie est «au bord du collapse», a affirmé Stéphane Montangero (PS). De 1996 à 2017, la prime a passé de 173 à 447 francs et beaucoup de gens doivent aujourd’hui «renoncer à se faire soigner».

Face à ce constat négatif sur cette pseudo-concurrence dans l’assurance-maladie, il faut réagir «rapidement». La limitation des primes à 10% du revenu, comme le canton de Vaud l’a introduite, ne suffit pas, estime Stéphane Montangero.

Il faut laisser la liberté aux cantons de prendre des initiatives. «Il s’agirait de permettre la création d’institutions cantonales ou intercantonales chargées de compenser l’ensemble des coûts à charge de l’assurance obligatoire des soins, elles joueraient ainsi le rôle de caisse de compensation».

Les nouvelles institutions ainsi créées fixeraient et encaisseraient les primes cantonales. Elles négocieraient les tarifs et confieraient aux partenaires locaux le financement des prestations de prévention, demande l’initiative parlementaire.

Présence requise

Après de longs débats, les députés ont fini par renvoyer immédiatement le texte au Conseil d’Etat. Ils se sont prononcés pour cette solution par 74 voix contre 69, sans abstention.

Au vu de l’importance du sujet, le président du Grand Conseil Rémy Jaquier a même ordonné une suspension de séance, le temps qu’un membre du gouvernement vienne assister aux discussions. Jacqueline de Quattro, cheffe du Département du territoire et de l’environnement, est apparue, alors que le sujet relève du domaine de Rebecca Ruiz, responsable de la santé et de l’action sociale.

Pas une solution

Pour la droite, la PLR Christelle Luisier a déploré que l’on revienne avec une solution que le peuple ne veut pas. «C’est l’antichambre de l’étatisation complète du système». On peut améliorer l’assurance-maladie, «mais le texte proposé ne résout pas les problèmes», selon elle.
«La cantonalisation est la plus mauvaise idée», a renchéri son collègue de parti Marc-Olivier Buffat qui prône au contraire «la nationalisation des primes et des réserves». Ce qui est proposé aujourd’hui sera «ingérable, va à contresens de l’histoire et surtout n’engendrera pas de réduction des coûts.»

Nombreux arguments

Pour la gauche et le centre, la proposition socialiste est au contraire une bonne idée. Les arguments ont fusé: fin de la chasse aux bons risques, fin du démarchage agressif, fin des salaires trop élevés des directeurs de caisses-maladie, fin d’un système qui profite davantage aux assureurs qu’aux assurés, pour ne mentionner que les principaux.

«La santé n’est pas une marchandise, c’est un droit fondamental», a martelé Jean-Michel Dolivo (Ensemble à Gauche) . Il faut sortir de la logique de marché qui crée, selon lui, de fortes inégalités et une médecine à deux vitesses.

Tenter l’expérience

Au centre, le PDC Axel Marion a soutenu le texte en appelant à l’expérience qu’il convient de tenter. A ses yeux, «il faut tester une autre manière d’organiser les choses» et, pourquoi pas, imaginer que Vaud serve en quelque sorte de «canton-pilote». Il a souligné que le projet ne demandait pas de fixer les primes selon le revenu de chacun.
 

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