Un généraliste vaudois, accusé d’avoir fait une injection létale à une patiente de 86 ans semblant en fin de vie en 2015, a écopé lundi à Vevey (VD) d’une peine de deux ans de prison avec sursis. Le médecin de 44 ans, son avocat et ses proches sont soulagés.
Le Tribunal correctionnel d’arrondissement de l’Est vaudois est d’avis que, pour agir, le médecin «s’est convaincu que sa patiente était en fin de vie». Et ce, en se basant seulement sur la vision subjective du mari de celle-ci. Cet octogénaire jugeait en effet que son épouse était victime d’acharnement thérapeutique dans le centre universitaire de traitement et réadaptation de Sylvana, où elle était soignée depuis une chute.
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Cette conviction ne correspond pas aux éléments médicaux fournis par les médecins de la disparue, a rappelé le Tribunal. Les juges pensent que c’est «principalement sinon exclusivement» pour euthanasier sa patiente que le médecin avait commandé le curare létal. Et non pas parce qu’il était amené à soigner des patients en fin de vie comme l’accusé l’avait avancé.
«Motifs honorables»
Le Tribunal a toutefois précisé qu’il existe trop de doutes pour affirmer que cette euthanasie active était planifiée. Les juges estiment que le prévenu a agi seul de manière assez présomptueuse et avec sentiment de supériorité, mais de manière à atténuer les souffrances de sa patiente.
«Il a franchi la ligne rouge séparant l’euthanasie active indirecte et directe», a relevé la présidente. Laquelle a jugé le risque de récidive inexistant et estimé que l’accusé avait agi «pour des motifs honorables ». C’est grâce à cela que la peine minimale de cinq ans d’emprisonnement prévue en cas de meurtre a pu être contournée.