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Viticulture: Doris Leuthard veut limiter le sulfatage des vignes par hélicoptère

En Valais, dans les cantons de Neuchâtel, de Genève ou de Vaud, il n'est pas rare que des vignes, difficilement accessibles, soient sulfatées au moyen d'hélicoptères. Une pratique que la conseillère fédérale en charge de l'environnement, Doris Leuthard, aimerait limiter.

15 oct. 2014, 11:56
Le sulfatage par hélicoptère, sur de nombreux coteau valaisans difficilement accessible, sera compliqué à éviter.

Sulfater les vignes par hélicoptère, sur de nombreux coteaux romands difficilement accessibles par la route, c'est une pratique courante, en Valais, en particulier, mais aussi dans les cantons de Vaud, Neuchâtel ou Genève. Aujourd'hui 1800 hectares de vignoble suisse sont traités par les airs.

Selon le TagesAnzeiger de ce mercredi, la conseillère fédérale en charge de l'environnement, Doris Leuthard, souhaiterait limiter cette pratique. Elle voudrait se calquer sur la législation européenne qui interdit la pratique, mais tolère des exceptions. 

En cause: les nuisances liées au bruit, au manque de précision du sulfatage, avec des produits chimiques qui arrivent parfois sur des parchets bio ou sur des zones d'habitation. Le quotidien alémanique cite l'exemple d'une ville allemande, Dorsten, où, l'an dernier, un hélicoptère a sulfaté par mégarde une cour d'école. 15 enfants avaient dû être hospitalisés.

Le conseil fédéral planche sur une révision de la loi. Jusqu'ici, c'est l'Office fédéral de l'aviation civile qui donnait les autorisations de vol pour les traitements. A l'avenir, cette responsabilité devrait revenir aux cantons. Mais d'autres changements sont attendus. Et notamment la limitation de cette pratique aux seules zones inaccessibles par la route, pour autant que des vignes biologiques ou des habitations ne soient pas menacées.

Le projet d'ordonnance est en consultation jusqu'au 15 décembre. Il fait partie d'une réflexion globale sur la réduction des risques chimiques en Suisse.

Viticulteurs fâchés

Du côté de l'association suisse des viticulteurs, on critique évidemment la mesure, qui remet en question une pratique unifiée au niveau national. Pour certains, "la Suisse court derrière l'Union européenne (...), alors que les traitements par hélicoptères sont plus avantageux pour les vignerons, et plus écologiques." Et ils avancent l'argument du temps de passage: 3 heures pour traiter 50 hectares. Ce qui permet d'économiser du carburant, puisque, au sol, dans ce même laps de temps, 3 personnes ne sulfatent que 9 hectares.

La solution, sur le long terme, pourrait venir de l'extension des parcelles bios. En Valais, les essais semblent prometteurs. L'an prochain, la surface des vignes traitées avec des produits biologiques devrait doubler, passant de 35 à 70 hectares.

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