Afin de faire passer le message sur ce thème "extrêmement compliqué et extrêmement sensible", Lausanne a choisi le concept d'un fictif "Musée du harcèlement de rue (MdHR)", a expliqué Pierre-Antoine Hildbrand, municipal de la sécurité et de l'économie.
Outre des affiches et des dépliants, le principal vecteur de la campagne est un clip vidéo de deux minutes. Il montre une visite menée par l'humoriste Yann Marguet dans le MdHR avec, en point d'orgue, le tableau du Jocond barbu qui essaie de vous allumer avec son regard persistant et ses moues libidineuses. "On espère que cela fera réagir, on balaie assez large", a commenté le municipal.
Deux jours de tournage, un jour d'installation, une vingtaine d'acteurs, beaucoup de cogitations et des changements jusqu'à la dernière minute: la vidéo veut "sortir du lot en racontant une histoire", a relevé Nathan Sauer, directeur artistique de messieurs.ch qui a réalisé le clip au ton "non-culpabilisant".
L'humour, le meilleur choix
Questionné sur le choix de l'humour pour une problématique grave, Pierre-Antoine Hildbrand a rappelé que la municipalité avait dû faire marche arrière lors d'un premier essai. Celui-ci laissait penser que les victimes de harcèlement avaient une part de responsabilité.
En réaction à cet échec, "on a dit que l'on voulait s'adresser aux harceleurs. Avec un message-choc, personne ne se reconnaît (dans un tel personnage). L'humour est un meilleur choix pour toucher l'ensemble des harceleurs", selon Pierre-Antoine Hildbrand. Le coût du projet se monte à 50 000 francs.