Mo Farah fera son retour à la compétition au meeting de Lausanne Athletissima le 9 juillet. Eclaboussé par les soupçons de dopage qui pèsent sur son coach Alberto Salazar, le double champion olympique britannique, bien que pas directement concerné par l'affaire, s'était retiré ces dernières semaines. Il a urgemment besoin de courses.
Le palmarès de "Mo" est énorme, orné de cinq titres européens (5000 et 10'000 m), trois sacres mondiaux et bien sûr son formidable doublé des JO de Londres en 2012, sur les deux distances de fond. Son aura, depuis ces Jeux, et sa valeur marchande ont atteint des sommets, "boostées" encore par les mimiques "sympathiques", les deux mains plantées sur son crâne chauve, qui sont devenues sa marque de fabrique. Mais pour Lausanne, paradoxalement, Mo Farah est demandeur: "Il nous a expressément contacté pour pouvoir courir, sur 5000 m", a annoncé vendredi le patron du meeting, Jacky Delapierre.
Car Farah doit s'affûter, à deux mois des Mondiaux de Pékin. Début juin, il s'était retiré précipitamment du meeting de Birmingham, "émotionnellement vidé" par les accusations pesant sur Salazar. Ce dernier a été accusé, dans un documentaire récemment diffusé sur la BBC, d'avoir fait circuler des produits interdits au sein de son groupe d'entraînement de l'"Oregon Project", dont fait partie Farah (mais ce dernier, contrairement à son partenaire d'entraînement Galen Rupp, n'apparaît pas dans les soupçons).
Si les émoluments de Usain Bolt - qui courra comme annoncé le 200 m - tournent traditionnellement autour des 300'000 dollars par meeting, un Mo Farah coûte, selon les estimations, environ trois ou quatre fois moins. Mais à Lausanne, comme il est demandeur, il courra pour moins que ça encore. Ce qui le laisse très très loin d'un Bolt, malgré son incroyable palmarès, et à peu près au niveau d'athlètes comme le perchiste Renaud Lavillenie ou le sprinter Justin Gatlin.
Mo Farah se prépare actuellement en altitude à Font-Romeu, dans les Pyrennées. Il n'a couru que deux courses ce printemps sur piste, un 3000 m à Doha à mi-mai et un 10'000 m à Eugene le 29 mai. A La Pontaise, il retrouvera toute la crème de la discipline, dont les Ethiopiens Imane Merga et Hagos Gebrhiwet. Farah n'a encore jamais couru à Lausanne.