LES MEDAILLABLES
Tadesse Abraham (marathon): Dix ans après son arrivée en Suisse comme requérant d'asile, en provenance d'Erythrée, Tadesse Abraham courra pour la première fois sous les couleurs de son pays d'adoption. A 32 ans dans quelques jours, il est au sommet de son potentiel athlétique. Et il a le meilleur temps des engagés en 2013 et 2014 (2h07'44).
Viktor Röthlin (marathon): L'Obwaldien, pour ses adieux, voudra conclure en beauté sa magnifique carrière. Il est tenant du titre et fut médaillé d'argent en 2006. Pourquoi pas le bronze, cette fois? Mais tout est possible.
Kariem Hussein (400 m haies): ce joyau du tour de piste, à la foulée légère et enchanteresse, peut être la grande surprise. La discipline est très ouverte, et le Thurgovien, athlète intelligent, progresse à grandes enjambées.
Relais 4 x 100 m féminin: Lea et Ellen Sprunger, Mujinga Kambundji et Marisa Lavanchy sont présentes sur toutes les affiches. Elles sont les visages de ces Championnats. Une médaille est possible, tout comme une 4e ou une 5e place.
UNE FINALE DANS LE VISEUR (top 8)
Nicole Büchler: c'est un peu la dernière qui sonne pour la Biennoise. A 30 ans, la discrète perchiste peut enfin espérer éclater, elle qui avait échoué aux portes de la finale (battue au nombre d'essais) aux Mondiaux 2009 et 2011.
Noemi Zbären (100 m haies): la vice-champion du monde juniors 2010 a tout pour plaire. Un caractère affirmé, une belle enfourchure, de la détente, de la vitesse. Mais sa technique est très perfectible. Un réel espoir.
Lisa Urech (100 m haies): l'Emmentaloise, après trois opérations à la hanche, est un peu une "miraculée". En difficulté durant tout le printemps, elle peut échouer en séries comme frapper aux portes de la finale.
Mujinga Kambundji (100 et 200 m): la Bernoise est très douée mais a le "malheur" de s'aligner dans deux des disciplines les plus disputées. Dans un grand jour, une finale est envisageable à condition de battre le record de Suisse (22''88 sur 200 m par Regula Aebi et 11''33 sur 100 m/Kambundji).
Maja Neuenschwander (marathon): la Bernoise travaille dans l'ombre, sous la houlette exigeante de Sandra Gasser. Deuxième du marathon de Hambourg en 2013, elle répond toujours présent aux grands rendez-vous qu'elle se fixe et peut courir autour des 2h30' même sur un parcours aussi dur que celui de Zurich.
Relais masculin 4 x 100 m: individuellement, Pascal Mancini, Amaru Schenkel, Alex Wilson et le 4e homme (à définir) ont un niveau supérieur au relais suisse classé 4e aux Européens de Barcelone en 2010. Mais la cohésion du groupe constitue un gros point d'interrogation.
Fabienne Schlumpf (3000 m steeple): la Zurichoise de 23 ans a porté le record de Suisse à un niveau intéressant (9'37''81), qui fait d'elle la 9e spécialiste européenne sur la liste des engagés. A l'aise sur tous les terrains, elle est, avec Selina Büchel, l'espoir suisse du demi-fond.
Selina Büchel (800 m): La St-Galloise n'a peur de rien. Son tempérament et sa bonne tenue au sprint peuvent la mener assez loin, comme l'a montré sa récente 4e place aux Mondiaux en salle à Sopot.
LES VIENNENT-ENSUITE
Mancini et Schenkel (100 m): les deux hommes ont du potentiel, mais c'est le relais qui leur offre les meilleures perspectives. Mancini apparaît fort mentalement, Schenkel plus friable.
Joel Burgunder (200 m): un nouveau venu, jamais qualifié auparavant pour un grand Championnat, ni chez les jeunes ni en élite.
Wilson (200 m): le recordman de Suisse du 100 m (10''12) a choisi le 200 m, mais sa saison est assez décevante pour l'instant.
Tobias Furer (110 m haies): la bonne surprise des derniers Championnats de Suisse (13''66 sous la pluie), très régulier. Devrait "faire le job".
Hugo Santacruz (800 m): le protégé de Cornelia Bürki, ex-décathlonien, est déjà tout heureux de se retrouver là. Sa marge de manoeuvre est réduite.
Jan Hochstrasser (1500 m): mêmes remarques que pour Santacruz. Hochstrasser est également un bon coureur de 800 m, un athlète résistant.
Jonathan Puemi (400 m haies): le Neuchatelois est pour l'instant moins bon qu'en 2013. A lui de profiter de l'"effet Kariem Hussein"!
Marquis Richards (perche): le premier perchiste suisse compétitif depuis plus de deux décennies. A 5m52, il lui manque encore une vingtaine de centimètres. Mais il n'a que 23 ans.
Yves Zellweger (longueur): Le St-Gallois a tendance à éviter les grands meetings. Sera-t-il à la hauteur?
Martin Bingisser (marteau): l'invité surprise, repêché après sa victoire à Lucerne mais qui est resté à 7 mètres des minima.
Alexander Hochuli (triple saut): le Zurichois, qui n'avait pas atteint les minima, a été repêché par la Fédération européenne pour "faire le nombre".
Relais masculin 4 x 400 m: no 15 en Europe, loin des meilleurs.
Christian Kreienbühl, Michael Ott, Adrian Lehmann, Patrick Wieser (marathon): ils forment un beau team avec Röthlin et Abraham. Et ils peuvent viser le podium au classement par équipes!
Lea Sprunger et Joëlle Golay (200 m): Lea Sprunger rêve d'une finale, sa saison va crescendo mais le printemps fut difficile. Joëlle Golay a fait exploser tous ses records grâce à une mise en action bien améliorée. A suivre!
Irene Pusterla: pourra-t-elle retrouver le niveau de son record de Suisse (6m84 en 2011)? A défaut, il sera difficile d'entrer dans le top 8.
Valentine Arrieta, Petra Fontanive et Robine Schürmann (400 m haies): en se qualifiant, elles ont atteint leur objectif. Le reste serait tout bonus. Arrieta, comme Hussein ou Noemi Zbären, mène de front études et athlétisme de haut niveau.
Ellen Sprunger (heptathlon): la Vaudoise n'a pas dépassé 5872 pts cette saison, mais si elle parvient à assembler toutes les pièces du puzzle, son horizon doit se situer bien au-delà des 6000 pts. Elle fut 13e l'an dernier aux Mondiaux à Moscou.
Valérie Reggel (heptathlon): elle est la no 1 suisse en 2014 et vivra sa première grande expérience internationale.
Linda Züblin (heptathlon): limitée en vitesse, la Thurgovienne compte sur le javelot, son gros point fort, pour compenser.
Anna Katharina Schmid (perche): très douée, la Bernoise est régulièrement plombée par les blessures et un mental parfois fragile. Elle étudie la médecine, comme Hussein.
Astrid Leutert (3000 m steeple): elle progresse, mais pas aussi vite que Fabienne Schlumpf.
Magali Di Marco, Martina Strähl, Patricia Morceli et Ursula Jeitziner-Spielmann (marathon): elle joueront le classement par équipes et viseront un temps autour des 2h40-2h45' au plan individuel.
Nicola Spirig (marathon): la championne olympique du triathlon sera très attendue par le public. Mais elle devra accepter l'idée de ne pas figurer aux avant-postes, contrairement au triathlon.
Laura et Marie Polli (20 km marche): Laura a pris le meilleur sur sa soeur aînée depuis quelque temps. Les Tessinoises vivront une "course dans la course".