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Dopage: réactions en chaîne après les révélations de Powell et Gay

Le milieu de l'athlétisme est secoué au lendemain de l'annonce de plusieurs cas de contrôles positifs touchant le sprint américain (Tyson Gay) et jamaïcain (Asafa Powell et Sherone Simpson notamment). Les réactions s'enchaînent

15 juil. 2013, 15:54
Lausanne, Jeudi 4 Juillet 2013.Tyson Gay au 100m Homme.Athletissima 2013, Lausanne.(Samuel Fromhold)

Au lendemain de l'annonce de plusieurs cas de dopage, le milieu de l'athlétisme est secoué.

"C'est dommage pour l'athlétisme, mais ça montre aussi que dans notre sport, les meilleurs se font prendre", estime Patrick Magyar, l'organisateur du meeting de Zurich et initiateur de la Ligue de diamant. "Dans le cas des Jamaïcains, je reste superprudent. Le produit invoqué (l'oxilofrine, un stimulant) se retrouve dans des médicaments, en Suisse par exemple, et dans des compléments alimentaires", souligne-t-il.

Tolérance zéro

Cela dit, Patrick Magyar reste plus que jamais un partisan de "la tolérance zéro" en matière de dopage. Il fait partie des organisateurs intransigeants, aux côtés notamment des Scandinaves, autrement dit des patrons de meetings qui n'invitent pas les athlètes ayant subi par le passé une suspension de deux ans ou plus, même si la peine a été purgée entretemps.

Cela ne signifie pas pour autant qu'un Justin Gatlin, autrefois suspendu pour quatre ans, ne participera plus jamais au "Weltklasse", car Patrick Magyar se retrouve balloté entre son intransigeance de principe et ses obligations d'organisateur faisant partie de la "Diamond League". Si Gatlin par exemple reste en course pour gagner la Ligue de diamant dans sa discipline, il se peut que Zurich soit obligé de l'inviter le mois prochain. La question n'est pas encore tranchée.

Prime en suspens

Jacky Delapierre, patron d'Athletissima, n'a pas encore formellement décidé non plus s'il versera ou non la prime promise à Tyson Gay (près de 100'000 francs) pour sa venue il y a dix jours à Lausanne. Il attend le résultat du contrôle antidopage du meeting, qui prend en général un mois. Mais il y a de toute évidence peu de chances que l'Américain - contrôlé positif aux Etats-Unis le 16 mai - voie l'argent.

D'une façon générale, Jacky Delapierre se dit "attristé" par ces affaires "qui polluent l'athlétisme". L'organisateur lausannois part de l'idée que les athlètes qui ne sont pas positifs sont propres. "La question est de savoir si l'on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein. Avec les compléments alimentaires par exemple, un athlète de haut niveau est toujours un peu borderline."

Dopés "légers"

Si plusieurs cas douteux ont frappé la Jamaïque ces dernières années ou ces derniers mois - Yohan Blake, Shelly-Ann Fraser, Veronica Campbell-Brown, et maintenant Powell ou Simpson -, il s'est souvent agi de diurétiques ou de stimulants, pas assimilés à des produits lourds, et dont la prise entraîne des suspensions légères voire pas de suspension. "Je n'ose pas imaginer ce qu'il se passerait si un Usain Bolt était positif", observe Patrick Magyar. L'impact serait selon lui sans commune mesure avec ce qui arrive ces jours-ci.

Réactions

Les divers cas ont déclenché une onde de choc dans les médias et les milieux athlétiques du monde entier:

Christine Arron, recordwoman d'Europe du 100 m: "Des compléments alimentaires pollués, c'est toujours possible, c'est vrai, ça a déjà existé. Mais on ne me retirera pas de la tête qu'il n'y a que ça, qu'il n'y a pas autre chose derrière."

Jonathan Edwards, recordman du monde du triple saut: "Tyson et Asafa ont toujours été pour moi de bons gars, à tous points de vue - Une très triste journée!"

Darren Campbell, champion olympique du 4 x 100 m en 2004 avec la Grande-Bretagne: "A quand la suspension à vie? Que doit-il encore se passer avant qu'on dise: ok, maintenant ça suffit?"

"L'Equipe", quotidien français: "Quel séisme! L'annonce frappe de plein fouet un univers du sprint à l'histoire déjà chargée."

"Letsrun.com", site américain de référence sur l'athlétisme: "Une journée noire pour le sport" (en évidence sur un grand bandeau noir).

"Neue Zürcher Zeitung": "Le 14 juillet 2013 restera comme l'un des jours les plus noirs de l'histoire de l'athlétisme, surpassé seulement par le 27 septembre 1988, lors de la révélation du cas positif de Ben Johnson aux Jeux de Séoul. (...) Et Bolt? Peut-être est-il vraiment un phénomène."

"Blick": "Séisme dans le monde du sprint, dégâts majeurs. Il est frappant de constater qu'aucun des Jamaïcains suspectés ne fait partie du groupe d'Usain Bolt entraîné par Glen Mills."

"Aftenposten", journal norvégien: "Ils nous prennent pour des idiots. Deux des quatre hommes les plus rapides du monde testés positifs. Surprenant? Pas vraiment..."

USA Today: "Nouveau coup dur pour l'athlétisme. En ce 14 juillet, ce sport autrefois adoré a fait un pas de plus pour ne pas mériter notre confiance, ou notre temps."

Jimmy Vicaut, champion d'Europe en salle du 60 m: "Il n'avait vraiment pas besoin de ça pour courir vite" (à propos de Tyson Gay)

"Libération", quotidien français: "Peut-on courir vite sans se charger? Difficile, si l'on en juge par le nombre de cadors du 100 m tombés pour dopage."

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