Le compteur s’arrête à 39; 19 pour l’organisateur, François André, qui œuvrait à la tête de la course Aubonne - Signal de Bougy depuis sa 21e édition. La quarantième n’aura pas lieu. En cause, une motivation entamée des membres de l’organisation et une disponibilité limitée de François André. Ce dernier, maintenant retraité, a quitté Aubonne et s’adonne à pédaler aux quatre coins du monde.
Sur le plan pratique, la course a toujours souffert de trouver sa place au calendrier. «Il nous fallait nous faufiler entre la course des Traîne-Savates à Cheseaux et celle des 20 km de Lausanne, confie le sexagénaire. Et, bien souvent, nous devions en outre jongler avec les vacances scolaires qui nuisaient à la bonne participation des enfants et des écoliers.» La participation, justement, cette autre pierre d’achoppement…
«La classique du printemps»
«A une époque, on appelait cette course «La classique du printemps», et la participation approchait alors les 600 unités», enchaîne François André. Depuis, les rangs se sont progressivement érodés. «Les gens ont parfois de la peine à se motiver pour de petites courses et préfèrent les rendez-vous de grande envergure, tels le Grand Prix de Berne», avance-t-il. «Il aurait aussi fallu donner un coup de jeune à cette manifestation, assurer une présence sur les réseaux sociaux», reconnaît encore le chef de file de l’Aubonne - Signal de Bougy.
Loin d’être amer, François André évoque «une page qui se tourne», «la fin d’une aventure». Il se plaît à repenser aux belles années, lorsque l’épreuve, qui lui était et qui lui reste chère, arborait une aura internationale. Elle accueillait alors des athlètes de pointe du Kenya ou d’Ethiopie. En feuilletant les pages du carnet à souvenirs, François André évoque la pire année, celle de la neige, en 1998: «Nous avions dû annuler la course des enfants, car les passerelles en bois qu’ils devaient emprunter étaient beaucoup trop glissantes.» Il se souvient également que cette course était aussi la sienne. «Pendant longtemps, je participais à l’épreuve en plus de l’organiser. Je lâchais le micro, et hop, je m’élançais», s’amuse François André en se remémorant la scène.
Changement en 2011
Plus récemment, en 2011, la course Aubonne - Signal de Bougy avait changé de nom et pris celui de «Course des vignes». A cette même occasion, son parcours avait été remanié et raccourci à 11,4 km, alors qu’il en comptait plus de 12 auparavant. La dénivellation, elle, est toujours restée la même, soit 290 m pour rallier, libéré mais essoufflé, les hauteurs du Signal de Bougy. «Ce nouveau parcours n’offrait que peu de répit aux coureurs, et convenait moins aux rouleurs», analyse les spécialistes, en ajoutant que «la mise en jambes était de très courte durée».
Sur ce profil marqué, trois coureurs étrangers avaient encore laissé leurs empreintes et inscrit leur nom aux annales des quatre dernières éditions: deux Ethiopiens, Tolossa Chengere et Guta Fikru, et un Marocain, Mohammed Boulama. Ce dernier avait pulvérisé le record du nouveau parcours, lors de la der en 2015, en descendant sous la barre des 40 minutes (ndlr: 38’28’’). A présent, son record ne sera plus battu.