Weltklasse ou Schweizerischeklasse? En dépit d'une présence internationale comme toujours de qualité, ce sont bien les Suisses qui auront pour mission de faire sauter l'applaudimètre et de combler de bonheur les 25 000 spectateurs zurichois, ce jeudi soir au Letzigrund. Sans véritable locomotive internationale et au vu des récentes performances des athlètes suisses à Berlin, l'impact des coureurs locaux se veut plus fort que jamais.
A commencer bien sûr par Lea Sprunger, rayonnante depuis son titre européen sur 400 m haies. Pour son ultime défi de la saison, la Ginginoise n'aura pas la tâche facile avec quatre adversaires descendues sous les 54'' cette année. Mais l'athlète du COVA Nyon ne s'en fait pas, elle qui a remporté sa dernière course à Birmingham, en Diamond League, devant la plupart des filles au départ jeudi soir. Placée au couloir 4, elle devra normalement se méfier des deux Américaines qui l'entourent, Dalilah Muhammad et Shamier Little.
Le pic de forme de Berlin et les diverses sollicitations ont forcément coûté de l'énergie à la hurdleuse, mais elle ne veut pas y penser. "Je sais que le public va être bruyant lorsque le speaker va me présenter, prédit-elle. Il faut que j'utilise cette énergie positive parce que je n'ai vraiment rien à perdre. Mais je suis réaliste et je sais que plusieurs filles sont plus rapides que moi."
Le record dans un coin de la tête
Détentrice des records de Suisse du 200 m et du 400 m, Lea Sprunger a conquis l'or européen sur le 400 m haies sans avoir battu la meilleure marque détenue par la Vaudoise Anita Protti en 54''25. Ce record, Lea Sprunger ne veut pas y penser. On pourrait presque sentir une pointe d'agacement à son évocation. "Le record est dans un coin de ma tête, concède-t-elle. Seulement on est en fin de saison. Mais j'espère bien l'avoir une fois."
Pour son coach Laurent Meuwly, les conditions météorologiques annoncées sur Zurich jeudi soir n'invitent pas à l'optimisme en ce qui concerne les chronos: "Il y aura de beaux duels, mais il va faire dans les 18 degrés. Quand on a vécu les chaleurs de Berlin au-dessus des 30, ça change drastiquement la donne."