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Nana Djimou: «Mon sacre, je le dois au 800 m»

La dernier épreuve de l'heptathlon, le 800 m, en effraie plus d'une. La Française Antoinette Nana Djimou, devenue double championne d'Europe à Zurich, et Ellen Sprunger ont appris à l'apprécier.

16 août 2014, 00:35
Antoinette Nana Djimou a remporté l'or après le 800 m.

En zone mixte, Ellen Sprunger a le sourire. Parce que son heptathlon la satisfait, mais également parce qu'Antoinette Nana Djimou a conservé son titre. Sur l'un des écrans installés entre les couloirs où transitent journalistes et athlètes, la Française - émue aux larmes - reçoit sa médaille. "Je suis tellement heureuse pour elle", confie Ellen Sprunger, touchée.

Antoinette Nana Djimou fut sa partenaire d'entraînement, à Paris. Ensemble, elles ont trimé pendant des mois . Ont connu les mêmes galères. «En janvier je n’avais pas le moral, comme ça peut arriver à chaque athlète», relate la Française, sa médaille d'or autour du cou. Elle quittera le groupe d’entraînement de Sébastien Levicq avant Ellen Sprunger. Ressentant le besoin de changements.

Ensemble, contre soi-même

Tout ne se met pas en place aisément. Le sport est avant tout un combat contre soi-même, peut-être plus encore en heptathlon. La championne d'Europe, avant de défendre son titre vendredi soir à Zurich, a lutté tant et plus pendant ces deux jours au Letzigrund. Quatrième pendant presque tout ce concours multiple, Nana Djimou a puisé dans des ressources insoupçonnées pour l'emporter. Il y a notamment eu ce dernier jet au javelot, à 54,18 m, à la «niaque». Mais restait le 800...

Le double tour de piste, la hantise de toutes les heptathloniennes. Là où tout peut se gagner, mais où tout se perd bien plus souvent. Voilà aussi pourquoi le plateau des participantes, malgré la compétition, ressemble à une grande famille. On court ensemble, on souffre ensemble, on finit par un tour d’honneur (après deux tours d'horreur) ensemble.

Avec le coach de Bosse

Ce 800 m, donc. Un double tour de piste puisé dans les tripes, tant pour Ellen Sprunger que Nana Djimou, chacune ayant battu son record personnel. "Antoinette s'est arrachée, a été le chercher, car elle est aussi capable de le faire en 2'20"», observe la Ginginoise, au terme d’un 800 qui ne l’aura guère dégoûtée. Peu après, la double championne d’Europe rigole, en repensant à ses 2’15’’22. «J’ai appris à apprécié le 800, lance Nana Djimou. J’imaginais que les filles étaient le vélo, que je courais à la même allure qu’à l’entraînement. Et j’en avais sous le pied, alors qu'avant j'avais peur d'accélérer.» Puis de rajouter: «J’ai suivi les consignes de Bruno.»

Burno, c’est Bruno Gajer, le coach de Pierre-Ambroise Bosse. Pour Antoinette Nana Djimou comme pour Ellen Sprunger, il est la personne qui a élaboré le plan d'entraînement pour le 800 m. La personne qui se cache également derrière ces progrès. Bruno Gajer n'aura finalement pas tout perdu vendredi soir au Letzigrund, même si son protégé est passé au travers de la finale masculine. «Mon sacre est tellement inattendu, reconnaît Nana Djimou. Je le dois au 800.» Sacré double tour de piste.

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