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Zurich 2014: d'un coup, le rêve s'est brisé

Mujinga Kambundji a perdu le témoin après deux foulées, et la médaille s'est envolée. La finale du relais a viré au cauchemar. Cruel.

18 août 2014, 07:40
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Des larmes chaudes. Un tor rent. Ce sentiment de vide et d'in com préhension. Quatre ans de tra vail, avec ce but, inscrit en gras dans l'agenda. Ce 17 août devait être jour de fête. Leur jour. Celui-ci restera gravé à jamais, comme une énorme cicatrice. Une douleur vive, pour l'instant, et que le temps tentera d'apaiser. " Il va falloir des jours pour digérer ", lâche Lea Sprunger, les yeux gonflés, rougis par des pleurs légitimes.

Quel pire sentiment qu'une finale non disputée? Letzigrund, dimanche, 17h25. Le stade, marmite rouge prête à s'enflammer, scande des "Hop Suisse" à tue-tête. La dernière épreuve de ces championnats d'Europe, le feu d'artifice, l'apothéose pour l'athlé tisme suisse. Au coup de pisto let, Mujinga Kambundji - première relayeuse - enclenche le turbo. La veille, lors de la demi-finale, elle avait promis pouvoir cou rir plus vite. Sur la deuxième fou lée, en ramenant son bras, le témoin percute sa cuisse. Val dingue direction les tribunes, martèle la piste, rebondit. Le coup de massue. Les larmes, les leurs, et celles de tous ceux qui ont cru et vibré avec elles. " En une fraction de seconde, le rêve s'est brisé ", s'effondre Marisa Lavanchy.

 

Des mots sur les maux

 

En quatre ans, il n'y avait qu'un seul raté avant Zurich. A Genève, début juin 2013, unique occasion où le témoin n'avait pas franchi la ligne (un mauvais passage). " Tellement de choses peuvent se passer en relais , rappelle Pascal Mancini, après la 4 e place de la Suisse au 4x100 masculin. Les bras frôlent si près le corps, j'ai toujours eu peur qu'un truc comme ça m'arrive ." Le retour de bâton est rude. " C'est le sport, mais il fallait que ça arrive en finale des championnats d'Europe... ", souffle Lea Sprunger, envahie par la déception.

Dans la mésaventure, terrible, que dire? Les mots ne peuvent décrire leurs maux. Les perles de tristesse s'échappant de leurs yeux pour inonder leurs visages parlent suffisamment. " Cela fait super mal, cela aurait pu arriver à chacune d'entre nous, on souffre toutes ", rajoute Ellen Sprunger, sans en vouloir à sa partenaire. Pour Mujinga Kambundji, le soutien de ses copines n'éponge pas son sentiment de culpabilité. " Ce qui m'est arrivé, je ne peux pas l'expliquer , peine à formuler la Bernoise. Pour moi, ce fut une semaine incroyable et je voulais tellement bien faire pour les autres. C'est cela qui me fait le plus mal. "

 

"On était prêtes, sereines"

 

Les attentes, la pression - " On en avait davantage en demi-finale, car on voulait absolument arriver en finale " -, leur ambition. On cherche, on s'interroge: y a-t-il une explication? " Il n'y a rien à analyser , complète Lea Sprunger. On était prêtes, sereines, on savait que c'était notre journée ." Parfois rien ne sert de vouloir à tout prix expliquer l'inexplicable. Certaines choses arrivent, sans qu'on sache ni pourquoi ni comment. Ainsi est faite la vie, tellement belle, tellement cruelle.

" C'est dur pour tout le monde ." D'autant que si la Grande-Bretagne a gagné ce 4x100 m (42''24) devant la France (42''45), les Pays-Bas ont été disqualifiés. La troisième place revient à la Russie en... 43''22. Oui, un chrono que les Suissesses avaient largement dans les jambes. Et cela, ça ne va pas les aider à sécher leurs chaudes larmes.

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