Mujinga Kambundji s'est qualifiée pour la finale du 200 m des Européens à Zurich, au lendemain de sa prometteuse 4e place sur 100 m. La Bernoise, en 22''94, s'est approchée à six centièmes du record de Suisse de Regula Aebi, vieux de 26 ans. Elle est entrée dans une nouvelle dimension.
L'exploit réalisé sur 100 m (4e, avec un record national pulvérisé) s'avérera sans doute difficile à rééditer pour la Bernoise vendredi soir en finale du demi-tour de piste. Les Anglaises, qui préparent le relais comme les Suissesses, sont présentes en force, à trois athlètes, alors que la Néerlandaise Dafne Schippers (22''48 en toute décontraction en demi-finale) et la Française Myriam Soumaré (22''56) s'annoncent intouchables.
Qu'importe, Kambundji (22 ans) a l'avenir devant elle et a déjà largement dépassé les attentes avec ces deux finales, elle qui ne figurait pas dans le top 15 continental avant ces joutes. Elle a obtenu le 7e temps des demi-finales et est passée pour la première fois sous les 23''.
"A la fin, j'étais quand même cuite", a-t-elle souri devant les micros. "Il va maintenant falloir bien récupérer pour la finale." Une fois de plus, la Bernoise qui s'entraîne à Mannheim (All) a réussi un départ exemplaire. Mais les vingt derniers mètres furent assez pénibles.
Montée de lactique pour Lea Sprunger
Moins cependant que ceux de Lea Sprunger. La Vaudoise s'est battue avec courage mais se retrouve éliminée avec le 9e temps, en 23''12. A quatre centièmes de son record, qui date de 2012. Le dernier ticket pour la finale s'est joué à 22''98. Comme presque à chaque coup cette saison, la longiligne Nyonnaise est bien partie mais s'est raidie en fin de course.
"Je ne suis pas satisfaite du tout. Sur la fin, mes jambes étaient pleines d'acide lactique et je ne pouvais plus lever les genoux. Comment y remédier à l'avenir? En faisant plus d'endurance et en laissant moins de forces dans le virage", a-t-elle lâché.
Le relais 4 x 100 m est programmé samedi et dimanche. Les Suissesses devront compter sur une Kambundji en pleine possession de ses moyens pour éventuellement accéder au podium. Comment aura-t-elle récupéré? "Je prends des 'shakes' (frappés) pour la régénération", a-t-elle lâché, sans oublier de citer le nom de son sponsor. Très naturelle et spontanée, Kambundji est celle qui, sans jouer les leaders, peut tirer le sprint suisse vers le haut.
Joëlle Golay, mal partie, a été sortie en séries (23''82), tandis qu'Alex Wilson a été éliminé en demies avec le 20e temps (20''76, mais 20''61 en séries).
La déception de la soirée est venue de Selina Büchel. La St-Galloise n'a pas franchi le cap des demi-finales du 800 m (9e temps final en 2'01''80). Il lui a manqué 0''21 pour passer. Longtemps idéalement placée en 3e position, elle a donné l'impression de pouvoir se qualifier à la place mais a craqué dans les 50 derniers mètres. "J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir, mais les forces m'ont lâché. Je crois que la déception ne disparaîtra jamais complètement", a-t-elle dit.
La Neuchâteloise Valentine Arrieta a connu le même sort sur 400 m haies (7e de sa demi-finale en 57''00), de même que Petra Fontanive (8e en 57''53). "Je n'ai pas l'habitude d'enchaîner deux courses à ce niveau", a expliqué Arrieta, qui avait déjà dû tout donner pour franchir le premier tour et qui n'a pas grand chose à se reprocher.