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«Ça bouscule un peu le cerveau!»

Le 51e Slalom de Bière se déroulera les 16 et 17 avril. Son président Philippe Camandona à l’interview.

23 mars 2016, 23:59
/ Màj. le 24 mars 2016 à 08:48
Nyon, lundi 7 mars 2016

Portrait de Philippe Camandona, président du Slalom de Bière à Nyon



Sigfredo Haro Portrait Philippe Camandona, Nyon

Dans un peu plus de trois semaines, les amateurs de course automobile de La Côte et d’ailleurs se retrouveront à Bière pour assister à la première épreuve du championnat suisse de slalom. Président du comité d’organisation de l’épreuve depuis 1997, l’ancien champion d’Europe des rallyes (ERT) Philippe Camandona évoque pour nous cette 51e édition mais également ses impressions sur certaines évolutions de ce sport automobile qu’il aime tant.

Après une 50e édition où vous avez sorti le grand jeu, comment se présente ce 51e Slalom de Bière?

Nous repartons sur une édition plus simple, notamment en termes de tribunes. Le tracé, bien établi, ne bouge pas. On l’avait changé pour la 45e, on l’avait allongé à 6 km mais ça devenait compliqué au niveau de l’organisation sur le terrain pour la direction de course. Du côté des pilotes, ils ne l’aimaient pas partout. Et il y a un p’tit truc dont on ne se rendait pas forcément compte: les pilotes comparent leur chrono d’une année à l’autre, ce qui ne peut être fait que si le circuit reste identique. On notera également cette année le retour du Club Porsche Suisse, qui devrait venir avec une trentaine de voitures.

Si rien ou presque ne change sur le terrain, des nouveaux visages font par contre leur apparition au sein du comité d’organisation...

Quatre anciens membres ont profité de l’après 50e pour arrêter. Certains avaient fait 5 ans, d’autres 15. Ils ont été remplacés par trois autres, qui sont des amis. La caissière est même une petite-cousine Camandona, mais c’est vraiment un hasard, elle est dans le métier et elle a repris la comptabilité. Quant au vice-président, Guy Troillet, c’est un pilote de rallye qui vient de Yens... et qui se trouve être un concurrent de mon fils Julien. Le monde est petit. On a une bonne ambiance et on a tous l’idée de faire une jolie course, qui est la seule actuellement dans notre région.

Un état de fait qui pourrait changer dès l’an prochain avec la réapparition du Rallye de Saint-Cergue, qui se déroulerait en partie sur cette place d’Armes de Bière que vous connaissez bien...

Effectivement, et on s’en réjouit. J’ai été en contact avec Daniel Perroud (ndlr: président du comité d’organisation du Rallye de Saint-Cergue). Quand il a toqué à la porte de l’armée, ils l’ont renvoyé vers moi car je connais bien le sujet et les lieux. On va bien sûr les aider car c’est quelque chose que j’aime bien. Ce Rallye de Saint-Cergue, je l’ai gagné quelques fois. Du reste, en 1987, c’est la première course que j’ai gagné au général. Je pourrais peut-être même y rouler l’année prochaine, pourquoi pas?

Vous présidez cette année votre 20e slalom de Bière. Mais votre implication dans l’organisation de cette compétition est bien plus ancienne...

La première fois que j’ai travaillé pour le Slalom c’était en 1977. Je m’occupais de matériel. Et j’avais également participé à la course. J’ai fait une centaine de rallyes, j’ai beaucoup profité des autres, en Suisse et à l’étranger. Depuis 1997, c’est mon tour de donner de mon temps aux autres. Et j’espère qu’il y aura ensuite du suivi auprès des jeunes.

Après deux décennies passées à la tête de cette manifestation, ressentez-vous toujours la même motivation? Où l’idée de passer la main commence-t-elle à effleurer votre esprit?

On garde de la fraîcheur car il y a toujours du renouveau, ce n’est jamais la même édition d’une année à l’autre, les gens avec qui on travaille, les pilotes et les voitures changent. Il y a toujours une progression. Ça fait rester jeune! Mais même si c’est toujours un grand plaisir pour moi, j’aimerais bien laisser ma place pour accorder plus de temps à ma famille, rouler un peu plus en historique. Et puis il y a aussi mon entreprise. J’arrive à tirer les ficelles de tout ça, mais c’est vrai que s’il y a un bon président pour Bière qui se présente, je laisse ma place volontiers. J’y pense, mais on n’en est pas encore là.

Ancien champion suisse et d’Europe des rallyes, avez-vous encore l’occasion de vous retrouvez derrière un volant de course?

Durant le slalom de Bière, je fais toujours des démonstrations de drift. C’est un petit «susucre» pour moi. Ca me fait une petite soupape de décharge de faire ça pour le public et les enfants.

Du point de vue du chrono, j’ai eu l’occasion de faire le rallye du Valais en 2010, ça a très bien marché. Maintenant, il y a mon fils qui roule, moi j’ai versé du côté véhicule historique, qui consiste surtout à faire des sorties de démonstration. J’ai fait récemment une jolie expérience à Montlhéry, (ndlr: près de Paris) avec ses virages relevés. On était 140 pilotes avec des grands noms comme Arnoux, Pescarolo, Laffite, Auriol. Se retrouver là-bas, avec la Ford GT 40, à la verticale à 200 km/h contre la glissière et sur des dalles de béton qui remontent à 1925 et qui ne sont pas tout à fait nickel, ça bouscule un peu le cerveau!

Interdite depuis 60 ans en Suisse, la course en peloton sur circuit pourrait faire son retour dans notre pays par le biais de la formule électrique. Quel regard portez-vous sur ce projet?

Je trouve que c’est un bien. Il y a cet aspect écologique qui plaît aux gens. Dans l’état d’esprit, pour avoir roulé avec, c’est fantastique. C’est un repos dans l’habitacle de conduite. Nous qui sommes habitués a lutter contre le chrono, on est moins agressif dans la conduite car avec l’électrique on est toujours un peu dans l’économie pour aller plus loin. Pour ce qui est du championnat de Formule E, il y a actuellement un projet du côté de Zurich. On avait également parlé de la Blécherette ou de l’EPFL à Lausanne, ou encore de Lugano. Tout cela donne de l’envie et de l’engouement par rapport à la course.

Il y aurait donc, selon vous, une vraie demande populaire...

Il suffit de voir l’engouement qu’il y a eu de la part du public et des pilotes quand on a organisé le Marchairuz historique en 2009 et en 2012. L’automobile est un peu cachée chez nous car il y en a beaucoup dans les garages, les expositions, les musées. Mais il y a un public, c’est certain. Alors tant mieux si on peut avoir un rallye de plus et une course de Formule E. Pour cette dernière il faudra faire attention à la sécurité car ce ne sera pas sur circuit permanent. Et l’interdiction faite suite à l’accident des 24 Heures du Mans en 1955, ce n’était pas pour des raisons écologiques mais bel et bien en raison du danger. Si ça se passe bien, cela pourra peut-être déboucher sur la création d’un vrai circuit, ce qui serait l’idéal en matière de sécurité.

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