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Céline Portmann, une vie en harmonie grâce au rugby

Venue au ballon ovale sur le tard, Céline Portmann y a trouvé son équilibre.

26 févr. 2015, 10:02
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sports@lacote.ch

Lundi sonnera l'heure du retour à l'entraînement pour les Mermaids, l'équipe féminine du RC Nyon. Une reprise à la fois redoutée et attendue par Céline Portmann, deuxième ligne au sein de la formation lémanique. " Quand on repart comme ça après une coupure, c'est toujours un peu difficile. Mais une fois qu'on est lancées, ça va ", reconnaît la doyenne du XV nyonnais, qui fêtera cette année ses... 43 ans. Alors qu'on lui en donnerait facilement dix de moins. Il n'y a pas à dire, le rugby, ça conserve!

Pourtant, le rugby, Céline n'est pas née dedans. Elle a certes "tâté" le terrain avec ses frères lorsqu'elle était âgée de 6-7 ans, mais sans que cela s'avère concluant. " J'en ai fait deux ou trois fois sur le terrain de la Vuarpillière. Mais mes frères prenaient un malin plaisir à me sauter dessus. Je n'ai donc pas insisté... " Le ballon ovale cède alors rapidement la place à la gymnastique, qu'elle pratique jusqu'à l'âge de 20 ans. Et ce n'est que près de deux décennies plus tard que l'intérêt pour le rugby refait surface. " C'est revenu par le biais de mes enfants. Enfin les garçons, ma fille cela ne l'a jamais intéressé. Il y a d'abord eu mon fils aîné qui a voulu en faire. Puis son frère a voulu s'y mettre, lui aussi, il y a environ quatre ans. Et peu après, comme j'en avais un peu ras-le-bol de crier depuis le bord du terrain "Fais-ci! Fais-ça! Mais pourquoi il bouge pas!", je me suis dit qu'il fallait que je m'y mette moi aussi ", glisse-t-elle dans un grand éclat de rire.

 

"Rentrer dans l'adversaire!"

 

Cela fait donc maintenant plus de trois ans que Céline enfile ses crampons deux fois par semaine pour l'entraînement à Colovray. " J'ai tout de suite croché. Mais au début il a fallu s'y mettre, s'entretenir et changer un peu de style de vie. Je suis la plus âgée de l'équipe et j'ai un petit peu de peine à avoir du souffle, alors je cours à côté. Si je ne le fais pas, je le paie après sur le terrain. Mes jeunes coéquipières, ça ne leur pose pas de problème, le lendemain de chaque rencontre elles sont nickel. Moi, en fonction des matches, j'ai besoin de 2-3 jours pour me remettre! "

Même si certains jours sont plus compliqués que d'autres, celle qui est assistante médicale dans le "civil", prend énormé ment de plaisir sur le terrain. D'autant plus qu'elle y occupe un poste qu'elle affectionne tout particulièrement. " Ce que j'aime surtout, ce sont les plaquages. Rentrer dans l'adversaire!, s'enthousiasme-t-elle. Et en tant que deuxième ligne je suis servie. Et comme en plus j'ai des passoires à la place des mains, cette place me convient très bien. "

Ce rôle, Céline l'occupe également au sein de l'équipe des Mermigan's, une émanation créée conjointement par les clubs de Nyon et Monthey qui évolue au sein du championnat suisse. " On s'entend bien, on a réussi à établir une cohésion dans l'équipe malgré l'éloignement géographique entre nous qui limite considérablement le nombre d'entraînements en commun ."

 

Avancer pas à pas

 

Encore toutes jeunes historiquement parlant, les Mermigan's progressent petit à petit. Et s'aguerrissent. " Maintenant on n'a plus peur de faire mal à l'adversaire. Nous aussi on peut leur rentrer dedans sans leur demander pardon. Dans les premiers temps, c'était plutôt le genre "Oh, je t'ai fait mal? Excuse-moi!" Alors que nous on s'en prenait plein la tête!"

Après avoir inscrit son premier point en championnat le 1 er novembre dernier contre le Cern, la formation romande espère encore progresser d'ici la fin de la saison. " Et marquer enfin notre premier essai! ", lance une Céline Portmann motivée.

 

Retour à l'école

 

C'est cette même motivation qui a amené la résidente de Grens à s'investir encore plus profondément dans le rugby local. Mais cette fois-ci dans le rôle de l'entraîneur. Il y a trois ans, après avoir répondu à une demande de l'école de rugby de Gland, elle suit une formation qui lui permet aujourd'hui d'occuper la fonction de monitrice assistante. " C'est super-sympa! Je m'occupe des moins de 10 ans. Il y a une bonne ambiance. Au départ, ils étaient un peu réfractaires au fait que ce soit une fille qui les entraîne et certains ont mis un sacré moment avant de m'intégrer. Mais le fait que je joue et qu'ils puissent voir, lors de démonstrations, qu'une fille savait aussi plaquer, ça a bien aidé ", explique-t-elle, amusée.

Travaillant à 45%, Céline a trouvé avec le rugby un complément harmonieux à ses emplois du temps privés et professionnels. " La pratique du rugby m'a permis de me défouler et d'apporter un équilibre à ma vie familiale. Quand je suis énervée contre les enfants, ça marche très bien, précise-t-elle, le sourire aux lèvres. En tout cas, ça fait un bien fou, que ce soit pour la tête ou pour le corps . Et tant que le plaisir est au rendez-vous, hors de question d'arrêter. Enfin, jusqu'au jour où le corps lâchera. "

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