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Cyclisme: Raymond Poulidor, l’«éternel second» du Tour de France, est décédé

Raymond Poulidor, géant du cyclisme français, est décédé mercredi à l’âge de 83 ans. L’ancien champion avait terminé à huit reprises sur le podium du Tour de France, mais ne l’a jamais remporté.

13 nov. 2019, 09:42
Raymond Poulidor, au centre de la photo, avait disputé le Tour de Romandie en 1974. (Archives)

Héros populaire par excellence et incarnation de l’éternel second, Raymond Poulidor est décédé à l’âge de 83 ans. Le champion français emporte avec lui tout un pan de l’histoire du sport tricolore.

Celui qui était surnommé affectueusement «Poupou» est mort dans la nuit de mardi à mercredi après avoir été hospitalisé début octobre au centre hospitalier de Saint-Léonard de Noblat, au centre-ouest de la France, qu’il n’a pas quitté depuis, a annoncé son épouse. Raymond «était très fatigué depuis le dernier Tour de France», avait-elle expliqué peu après son hospitalisation.

 

 

Coureur au palmarès remarquable, à huit reprises sur le podium final du Tour de France entre 1962 et 1976 sans jamais l’avoir gagné, Raymond Poulidor, qui n’a jamais eu la joie de porter le maillot jaune, était surtout un champion accessible et laborieux, méritant et malchanceux. Ces caractéristiques ont forgé sa légende tout autant que ses succès au fil d’une carrière terminée à 40 ans passés. Un demi-siècle plus tard, toujours présent au village départ des étapes du Tour, il continuait à signer des autographes à des admirateurs de tous âges.

Personnage emblématique

«C’est un personnage vraiment emblématique, adoré du public, a réagi Romain Bardet, le dernier Français à être monté sur le podium du Tour (2e en 2016, 3e en 2017). Il faisait le lien avec le cyclisme ancré dans les territoires. Je me souviens de lui sur le Tour mais aussi dans des courses de clochers, à côté des organisateurs. Il représente ce qu’est le vélo, un sport populaire et accessible».

C’est un personnage vriment emblématique, adoré du public.
Romain Bardet, cycliste français

Né le 15 avril 1936 dans une famille modeste des Gouttes, hameau d’un petit village de la Creuse, Masbarraud-Mérignat, Poulidor s’est imposé sur le vélo dans les années 1960 comme le rival de Jacques Anquetil, sa parfaite antithèse, devenant une figure majeure du sport de la France gaulliste, pompidolienne et giscardienne. Malgré ses échecs répétés sur le Tour, Poulidor deviendra rapidement «Poupou» pour le grand public, qui appréciait la sportivité et la simplicité du champion.

 

 

Son nom est également vite devenu une sorte de marque déposée, une étiquette accolée en France à ceux qui ne savaient pas gagner. Un qualificatif injuste pour celui qui a collectionné 189 succès durant sa carrière.

Battu sur le Tour pour 55 secondes

Vainqueur de Milan-San Remo (1961), dès sa deuxième saison chez les «pros» sous la direction d’Antonin Magne, il remporta aussi le Championnat de France sur route (1961), la Flèche Wallonne et le Grand Prix des Nations (1963), le Tour d’Espagne (1964), le Dauphiné (1966 et 1969) et Paris-Nice (1972 et 1973).

En 1964, il enleva aussi le Super-Prestige Pernod, désignant le meilleur coureur de la saison. La même année, dans le Tour de France, il livra un duel homérique à Jacques Anquetil sur les pentes du Puy-de-Dôme. Le Limousin parvint à distancer le Normand, mais insuffisamment pour endosser le maillot jaune. A Paris, il s’inclina finalement de 55 secondes.

 

 

Il quittera définitivement la compétition à la fin de l’année 1977. Mais avant de tirer sa révérence, il fut le plus rude adversaire d’Eddy Merckx dans le Tour de France 1974 (2e), à 38 ans, avant de monter sur le podium du Championnat du monde à Montréal (2e), toujours derrière le Belge.

«C’est une grande tristesse. Pendant ma carrière on était adversaires, mais après je l’ai côtoyé souvent (…) j’ai passé des vacances avec lui», a dit Merckx. «C’est une grande perte, un grand ami qui s’en va», a ajouté le plus grand cycliste de l’histoire.

Une fois à la retraite, Raymond Poulidor resta un personnage incontournable du Tour, cultivant également son incroyable popularité par des activités de consultant et, jusqu’à ces dernières années, des visites à travers la France pour s’occuper des vélos portant son nom.

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