L'association internationale des coureurs (CPA) a regretté mercredi soir la publication par la commission d'enquête sénatoriale française des éléments permettant de déterminer des coureurs ayant eu recours à l'EPO pendant le Tour de France 1998.
"Les résultats publiés ne peuvent en aucune façon valoir reconnaissance de dopage, a estimé le CPA. La Commission d'enquête souligne elle-même dans les annexes de son rapport qu'aucune sanction ne peut être prise sur la base de ces éléments, issus d'une étude à visée scientifique et publiés 15 ans après les faits'".
"La Commission a fait figurer en annexe de son rapport le courrier par lequel le CPA, par la voix de ses avocats, avait fait valoir les arguments devant conduire à ne pas publier d'éléments dont la fiabilité et l'exactitude ne pouvaient être garanties. Le CPA regrette la publication de ces éléments qui revient, malgré toutes les réserves émises par la Commission, à jeter le discrédit sur d'anciens coureurs, pour des faits remontant à plus de 15 ans, en ne leur laissant aucune chance de se défendre et de contester leur mise en cause publique en particulier en l'absence de contre-expertise possible", a conclu l'Association des coureurs présidée par l'Italien Gianni Bugno.
La commission d'enquête du Sénat français sur le dopage a eu accès à des bordereaux de prélèvements de coureurs cyclistes ayant participé aux Tours de France 1998 et 1999. Elle a confronté ces bordereaux où figurent les noms avec les résultats de nouvelles analyses effectuées de manière anonyme fin 2004 par le laboratoire de Châtenay-Malabry. Les parlementaires n'ont pas donné le résultat de ces recoupements dans leur rapport, mais ont fourni les documents permettant d'identifier les coureurs.