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"Il y a 10 ans, je détestais courir"

Le Vaulis Eusébio Bochons parcourt 6000 kilomètres par année.

17 nov. 2011, 00:01
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Les marathons, Eusébio Bochons (44 ans) n'aime pas ça. Meneur d'allure à Lausanne et participant d'une édition à New York, l'Espagnol de Le Vaud n'en est pas fan: "En marathon, il y a beaucoup d'agressivité, on se fait marcher dessus, cela bouscule aux ravitaillements. " C'est trop compétitif pour cet homme qui apprécie avant tout les courses d'endurance de plus longue distance. " Même si je me suis inscrit pour le marathon de Paris cette année ", ajoute-t-il. Pour quelle raison? " Afin de connaître ce que c'est. J'aime bien savoir de quoi je parle lorsque j'aborde un sujet. " Bien plus qu'un chasseur de médailles, Eusébio Bochons est un homme de défis.

Débuts sur un coup de tête

Pourtant, il y a dix ans de cela, rien ne laissait présager une telle volonté de courir. "Je détestais ça, j'étais plutôt un foireur. D'ailleurs, je pesais 75 kilos à cause de mon ventre nourri d'alcool. Aujourd'hui, j'en pèse 55 (pour 1,66 m)." Mais pourquoi tout à coup enfiler ses baskets? " C'était un coup de tête, je voulais être bien dans ma peau. En 2001, je me suis lancé un petit défi, les 10 kilomètres de Nice. J'en ai bavé mais cela m'a plu ."

La Grèce dans la peau

Une décennie plus tard, le voilà qui avale 150 kilomètres par semaine, à côté de son rôle de responsable d'un magasin de sport à Genève. "Je me lève à 4h le matin et je vais faire mes 30 kilomètres journaliers. " L'objectif? Être prêt pour ses épreuves de coeur, le Spartathlon (Athènes-Sparte) et l'Olympienne (Nemea-Olympie). Vous l'aurez compris, le coureur né à Valence aime la Grèce, mieux encore, il "l'adore ", elle et ses courses de longue distance. L'Olympienne? 180 kilomètres de suite. Le Spartathlon? 245 d'affilée! De sacrés efforts. " Ces deux courses doivent être vécues pour pouvoir se rendre compte de ce que c'est, c'est inexplicable. Les gens y ont un coeur incroyable, c'est un autre monde ", lance Eusébio. Une autre planète peut-être, par la rudesse de ces épreuves. Si l'Olympienne - organisée chaque deux ans, la prochaine en mai 2012 - retrace l'histoire des Jeux, le Spartathlon plonge les coureurs dans la mythologie grecque et la guerre entre les Spartiates et les Perses. Tiens d'ailleurs, le coureur ne se sentirait-il pas un peu hellène? "Oui, je suis l'enfant du pays. Quand j'y vais, je me sens grec, spartiate. Ces courses ont une histoire, les gens de là-bas vous la font vivre d'une manière incroyablement chaleureuse. Nous y sommes traités comme des champions d'élite. Sur l'Olympienne, il n'y a qu'une petite centaine de participants et c'est comme une deuxième famille pour moi. Nous y sommes tous logés à la même enseigne, les premiers et derniers reçoivent les mêmes applaudissements, des prix identiques. "

Un challenge personnel

Pas d'esprit de compétition, ni de rivalité, l'important est de participer, la consécration de terminer ces épreuves d'endurance. "Lorsque je me rends sur ces courses, je ne veux pas gagner ou battre les autres concurrents. J'essaie avant tout de me battre moi-même et de faire toujours mieux. C'est d'abord un challenge personnel. " Un défi qui le pousse à courir environ 6000 kilomètres par année. Mais jusqu'à quand? " La course d'endurance est moins difficile que le marathon, qui demande énormément de travail et qui est très agressif. Avec l'endurance, on peut s'arrêter quelques temps, puis reprendre. " L'histoire d'amour entre Eusébio Bochons et la course à pied est donc loin d'être terminée, l'homme ayant déjà prévu de prendre part à la prochaine Olympienne en mai 2012, "pour me faire plaisir et tenter de battre mon meilleur temps."

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