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La relève helvétique «décryptée»

Un programme de détection des M16 suisses vient d’être mis en place. Avec un parrain de choix: Canal+.

30 mars 2016, 23:35
/ Màj. le 31 mars 2016 à 00:01
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arnaud david

sports@lacote.ch

Samedi 19 mars. Près de soixante jeunes rugbymen issus des clubs romands – dont une dizaine provenant de la région nyonnaise –, sont réunis sur le terrain du Centre sportif universitaire de Cologny. Leur objectif: intégrer l’équipe suisse M16. Pour ce faire, ils doivent se soumettre à l’œil expert des deux coaches nationaux, Julien Gratadoux et Rémi Boriasse. «Ces journées de détection sont une nouveauté pour le niveau M16. On demande aux clubs de nous envoyer les joueurs sélectionnables qui, selon eux, ont la capacité de franchir ce cap. Par divers ateliers, puis quelques confrontations, nous essayons de développer les aspects techniques et un apprentissage sur les repères collectifs. Cela nous permet de classer les joueurs par postes, puis de définir quels sont les meilleurs», explique Julien Gratadoux.

Après avoir déjà procédé au processus de sélection des joueurs alémaniques le 12 décembre 2015, le staff de l’équipe de suisse convoquera le week-end prochain les 50 à 60 éléments retenus pour un stage à Berne. Destiné à approfondir la connaissance de chaque joueur, il permettra de constituer le groupe de 25 joueurs qui se rendra du 7 au 10 avril en Belgique avec, en point d’orgue, un match amical contre leurs homologues belges. «Au-delà de cette rencontre, la volonté, à plus long terme, est de créer avec les M16 une base solide à la pyramide composée par nos équipes nationales, expose Julien Gratadoux. L’idée est ensuite de hausser le niveau des M16 afin de les faire monter en M17, puis en M18, et ainsi de suite jusqu’en équipe première. Vu ce que les joueurs ont montré lors de ces journées de détection, j’ai vraiment le sentiment qu’il y a une progression, qu’un bon travail est fait du côté des clubs.»

Le rugby fait le buzz

Tout ce programme de développement des M16 est facilité par le soutien d’un parrain dont le nom résonne depuis de nombreuses années dans le monde de l’ovalie: Canal+. «Le rugby est un sport pilier du groupe. On se disait qu’il y avait certainement des choses intéressantes à faire autour de ça en Suisse, expose Gautier Huppe, responsable marketing de Canal+ Suisse. Nous avons rencontré la Fédération suisse de rugby il y a 1 an, 1 an 1/2 pour voir quelles synergies on pourrait avoir ensemble.»

La première concrétisation de ce rapprochement a pris la forme, l’été dernier, d’une vidéo. Tournée dans le quartier du Flon, à Lausanne, sur le principe de caméra cachée, elle a pu compter sur la participation d’une vingtaine de joueurs de l’équipe de Suisse seniors, auxquels se sont joints des éléments issus des clubs genevois, nyonnais et lausannois. Le buzz a été immédiat. «On s’est dit que ce serait sympa de faire quelque chose d’un peu original. On a diffusé la vidéo sur Facebook. Ça a marché au-delà de nos espérances avec plus de 350 000 vues et 9000 «likes», commente Gautier Huppe. Ce qui nous a encouragé à aller plus loin. On s’était engagés à reverser un franc par «like» obtenu en faveur de la relève du rugby suisse, on a alors regardé avec la fédération à quel projet on pourrait allouer ces fonds.»

Après discussion entre les différents intervenants, c’est donc sur la génération M16 que la chaîne porte son choix. Outre la manne financière – 10 000 francs – et du matériel (ballons, chasubles,...), Canal+ Suisse apporte également un suivi en images de toutes les phases du projet, de la phase de détection jusqu’au match amical contre la Belgique. Images qui feront ensuite l’objet d’un reportage relatant l’aventure des M16 suisses, reportage destiné à être ensuite diffusé sur les réseaux sociaux et dans les clubs. L’élaboration de tutoriels impliquant les jeunes Helvètes et expliquant les différentes phases de jeu est également envisagée.

«Du pain bénit»

«On s’est engagés de manière pérenne. On a d’autres projets en discussion et on ne veut pas s’arrêter là. Objectivement, en Suisse, le rugby reste, pour le moment, un sport de niche. Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne faut pas en parler. En termes de valeurs, c’est un super sport, c’est un peu l’école de la vie. Des valeurs que l’on retrouve dans un sport comme le hockey sur glace. Je suis sûr que le rugby va continuer à se développer et que le nombre de licenciés va continuer à augmenter.»

Du côté de la Fédération suisse, qui ne roule pas sur l’or, ce partenariat reçoit un écho on ne peut plus positif. «C’est du pain bénit, lance Sébastien Dupoux, le directeur technique national. Hormis l’aspect financier, c’est aussi toute la communication qui va avec qui est appréciable. De manière générale, on est financièrement en difficulté par rapport au cap qu’on aimerait franchir. Pour le faire, nous aurions besoin de pouvoir augmenter notre budget. Et le levier essentiel, c’est le partenariat privé.»

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