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Les stades de La Côte sont déserts

Le public peine à garnir les tribunes de la région en ce début de championnat, que ce soit à Morges, pour le hockey sur glace, ou à Nyon, pour le football.

03 oct. 2012, 00:01
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sports@lacote.ch

Un Stade Nyonnais - Kriens disputé devant seulement 194 spectateurs et un Forward Morges - Saint-Imier joué sous les yeux de 178 fidèles à peine. Le bilan du week-end des affluences des deux clubs sportifs phares de la région de La Côte - hormis le BBC Nyon, qui débutera sa saison le 13 octobre prochain - laisse de marbre.

Depuis le début de leurs championnats respectifs, Nyonnais et Morgiens observent des sièges de tribunes bien plus souvent vides qu'occupés. Une tendance qui déçoit forcément mais que dirigeants du football et du hockey sur glace de la région tentent d'expliquer.

" Septembre, c'est trop tôt pour le hockey" , répond immédiatement le directeur technique de Forward Morges, Louis Christoffel. Dans notre région, il y a également le Lausanne Hockey Club. Les gens veulent du spectacle; ils en ont davantage à Malley où, de plus, l'ambiance est très bonne." La concurrence avec le LHC pourrait à elle seule expliquer la désertion de la patinoire des Eaux-Minérales. Reste que les "Bulldogs" n'évoluent pas tout le temps en même temps que leur voisin de LNB. " Dans les tribunes, on voit surtout des adultes. Les jeunes, eux, trouvent d'autres centres d'intérêt que le hockey sur glace , relève encore Louis Christoffel. Dans toutes les régions de Suisse où il y a un club de Ligue nationale, il y a moins de monde dans les patinoires de première ligue. C'est comme dans un restaurant: si tu sais qu'il n'y a pas de monde, tu n'y vas pas."

Face au manque d'engouement autour de leur club, le directeur technique et le reste des dirigeants morgiens ont quelques idées en tête. " Nous voulons inviter les jeunesses des villages au match pour leur montrer que le niveau est bon, que le hockey sur glace est plus spectaculaire que le football." Car pour le moment, à Morges, les recettes de billetterie couvrent tout juste les frais d'arbitrage.

Mêmes soucis au Stade Nyonnais, qui enregistre également des affluences permettant uniquement de payer les arbitres, soit un total de 200 fidèles à peine (contre 400 à 700 la saison dernière). " Ça, c'est si on compte bien, réagit le directeur technique Gus Ostermann. C'est vraiment triste pour un championnat où le niveau de jeu est aussi bon. Cette première ligue promotion est une inconnue, les gens ne savent pas comment la juger. Mais elle en vaut la peine." Incapable de gagner à domicile, le club de Colovray souffre certainement d'un bilan sportif catastrophique sur ses terres .

 

"Le problème, c'est la région"

 

Les horaires des matches sont également remis en question. " Les commerçants nyonnais nous ont demandé de jouer à 18h30, une fois leurs magasins fermés. Ça ne marche pas; cet horaire gêne les gens, il leur bouffe la soirée" , poursuit Gus Ostermann. Face à Yverdon, le 13 octobre prochain, le Stade évoluera à 17h30, une première mesure entreprise par les dirigeants nyonnais. " Nous allons également reprendre ce que faisaient nos prédécesseurs en invitant des clubs de la région aux matches , annonce le directeur technique. Mais le problème, c'est la région elle-même. Il y a quand même beaucoup de familles anglaises ou d'autres origines. Quel intérêt ont-elles à suivre le Stade? Les jeunes footeux, de leur côté, se contentent de jouer leurs rencontres; ils ne viennent pas à Colovray et c'est malheureux ."

Certes, Kriens et Bâle M21 - pourtant très séduisants dans le jeu - ne sont pas des adversaires attirants pour le public local. Espérons cependant pour le Stade Nyonnais que le derby face à Yverdon amènera davantage de monde. " Nous souffrons de la concurrence avec la deuxième ligue (ndlr: sans évoquer Servette ou le Lausanne-Sport, certes peu populaires) . Les gens préfèrent aller voir des joueurs qu'ils connaissent, avance encore Gus Ostermann. Chez nous, nous ne pouvons pas faire jouer des gars de La Côte; le niveau ne nous le permet pas. On compte sur un derby vaudois pour remplir un peu mieux le stade."

Dans le football comme en hockey sur glace, les clubs d'élite de la région ne déchaînent pas les passions. Concurrence avec leurs voisins, manque de résultats ou d'attraction, les rencontres à domicile ne rassemblent pas. La mentalité de La Côte le veut, et c'est bien dommage pour ces dirigeants qui donnent tant pour maintenir leurs clubs à un niveau, pourtant, plus qu'honorable.

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