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Loin de son fils, à Saint-Prex, Erwin Stamm n'est pas soucieux. Loin de là. Car si Bernard participe actuellement à son troisième Vendée Globe, tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, le papa se veut serein. " Je n'ai pas peur, glisse-t-il. Je le préfère sur son bateau plutôt qu'à moto."
Marin confirmé, l'homme de 77 ans connaît le milieu; il l'évoque d'ailleurs avec fatalisme. " On sait ce qui peut se passer et il faut respecter la nature car elle est plus forte que l'homme."
Le souvenir de 2003
Des contacts avec son fils, Erwin n'en a pas durant l'épreuve. " Pas de nouvelle, bonne nouvelle, lâche-t-il. Nous avons beaucoup navigué ensemble et je connais ses capacités. S'il nous appelle, c'est pour évoquer un souci. La dernière fois que j'ai reçu un téléphone, ce n'était pas sa voix au bout du fil mais celle de son équipier (ndlr: Christophe Lebas) . Nous observions, sur internet, qu'il perdait de la vitesse sans raison. Dans ces moments, on se pose des questions. C'était lors de la transat en double Jacques Vabre (ndlr: en 2003) ; Bernard avait été victime d'un enfoncement du sternum et avait dû abandonner."
Les proches du marin saint-preyard ne cherchent pas à connaître son état de santé par voie directe. " On évite de l'appeler car on ne veut pas tomber à un mauvais moment et le déranger durant son sommeil ou une manoeuvre" , explique Erwin. La famille de Bernard Stamm suit donc sa course et ses réactions via les médias et internet. " Nous nous rendons sur des sites pointus en terme de météo et on imagine ses décisions. J'avoue être des fois surpris quand il prend un certain cap alors que tout indique qu'il devrait en suivre un autre. On ne sait pas trop pourquoi il le fait mais il a certainement ses raisons" , confie le père.
Un mail de bon anniversaire
Jeudi, Bernard Stamm soufflait ses 49 bougies. " Sa femme et ses enfants lui ont caché des surprises à bord, pour son anniversaire, Noël et Nouvel an notamment, raconte Erwin. Moi, je me suis contenté de lui envoyer un mail mercredi soir; toute une tartine..."
Actuellement en approche du Cap de Bonne Espérance, Bernard Stamm se situe au sein d'un groupe de poursuivants derrière le leader Armel Le Cléac'h (lire encadré). Son père ne lui souhaite qu'une chose: s'imposer. " On ne fait pas le Vendée Globe pour participer mais pour gagner, affirme-t-il. Il a la machine pour le faire et il reste trois quarts de course à disputer. On lui tient les pouces."