En juin dernier, c’est un véritable coup de massue qui tombait sur la tête de Priscilla Morand. Alors que, depuis de longs mois, elle touchait du doigt sa qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo, cette dernière a fini par lui échapper in extremis. Un rêve brisé qui l’a amenée à prendre du recul pour réfléchir sur son futur.

Poursuivrait-elle ou non sa carrière sur les tatamis? Elle s’était laissée jusqu’au mois d’octobre pour réfléchir à la question. La réponse, elle l’a donnée il y a quelques jours sur les réseaux sociaux: c’est oui. Mais pour une saison seulement. Du moins dans un premier temps.

«Ma décision, je l’ai prise très vite, durant mes vacances d’été, précise l’intéressée. Il était hors de question que je termine sur un échec. J’ai regardé les Jeux de Tokyo, cela m’a fait un peu mal, surtout le jour de ma catégorie. Je me disais que ça aurait pu être moi. Et voir toutes les photos partagées sur les réseaux sociaux de mes copines qui étaient là-bas, ce n’était pas évident. Cette page-là, je l’ai tournée. C’est digéré. Mais pour reprendre sur de bonnes bases, j’avais besoin de faire des changements.»

Reprise retardée pour cause d’été mouvementé

Pour la judoka morgienne, cela passe par de nouvelles structures d’entraînement – notamment pour ce qui a trait au travail musculaire – et une approche différente de ses objectifs. «Ces dernières années tout était focalisé sur Tokyo, chaque compétition, je ne la voyais quand dans cette vision-là. Là, j’ai décidé de prendre une année après l’autre, car on ne sait jamais ce qui peut se passer. Pour le moment, je n’ai donc que la saison à venir dans mon viseur. Pour la suite, je verrai au fur et à mesure…»

Pour le moment, je n’ai donc que la saison à venir dans mon viseur. Pour la suite, je verrai au fur et à mesure…

Priscilla Morand, judoka

La mise en œuvre de cette suite de carrière a été un peu retardée en raison d’une succession de pépins de santé. Après s’être violemment tordu la cheville le 23 juillet – avec un déchirement partiel des ligaments synonyme de convalescence forcée durant plusieurs semaines -, elle a attrapé le Covid-19 mi-août. «J’étais vaccinée, pourtant. Mais c’était comme une grippe et une semaine après c’était parti», précise la sociétaire du Judo Club Morges.

Décrocher enfin le titre de championne d’Afrique

Si Priscilla Morand a pu entamer sa préparation physique depuis un certain temps déjà, ce n’est que ce mardi qu’elle a pu reprendre l’entraînement judo proprement dit. Et encore, la partie technique uniquement. Le combat, lui, ne reviendra que d’ici 7-10 jours si la cheville réagit bien.

Je veux absolument décrocher ce titre de championne d’Afrique qui m’échappe depuis plusieurs années

Priscilla Morand, judoka

Rien toutefois qui ne vienne remettre en cause un programme 2021-2022 qui culminera lors de deux grands rendez-vous internationaux: les Championnats d’Afrique en avril, puis les Jeux du Commonwealth, que la représentante de l’Île Maurice disputera pour la première fois en juillet prochain. «Cela a aussi joué dans ma décision de poursuivre ma carrière. Je veux absolument décrocher ce titre de championne d’Afrique qui m’échappe depuis plusieurs années», sourit-elle.

Priscilla Morand poursuit son aventure sur les tatamis

La déception de sa non-qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo digérée, la Morgienne a décidé de continuer sa carrière pour une année supplémentaire. Au moins.