En 24 heures, le mauvais temps et la poisse ont infligé une sévère correction aux concurrents de la 10e Route du Rhum. L'un des favoris, Thomas Coville, a notamment été mis hors course.
Les météorologues ne s'étaient pas trompés: avec plus de 30 noeuds de vent (environ 54 km/h) à l'anémomètre et une mer forte au large des côtes bretonnes, la flotte du "Rhum", partie dimanche à 14h de Saint-Malo, a été secouée par une grosse "baston".
Lundi en début d'après-midi, la direction de course n'était pas en mesure de donner le nombre précis d'abandons et d'avaries. "C'est tout simplement dantesque", a résumé Loïck Peyron, qui pointait en tête à bord du maxi trimaran (31,50 m) Banque Populaire VII.
La fortune de mer la plus spectaculaire a eu lieu vers 23h30 dimanche lorsque Thomas Coville (Sodeb'O Ultim) a percuté un cargo avec son trimaran de 31 m, arrachant le flotteur tribord et la coque centrale. "J'ai l'impression d'avoir percuté un camion avec une moto", a raconté le skipper à son retour au port. "Le moment où je percute, je crois que c'est le pire moment de ma vie", a reconnu le Français, classé parmi les favoris et qui participait à son 5e Rhum.
Parmi les nombreuses autres avaries de cette première journée, Jean Galfione (Serenis Consulting) a percuté avec son class40 une bouée non éclairée au large de Bréhat. Le champion olympique 1996 du saut à la perche a dû rentrer à Saint-Quay-Portrieux (Côtes d'Armor), où il espère ensuite reprendre la mer.
Les secours ont également dû intervenir pour hélitreuiller François Angoulvant qui avait déclenché ses balises de détresse (Team Sabrosa SR40 MK2) après avoir perdu la quille de son Class40. Le skipper est sain et sauf à Brest.
Cette entame de course fait évidemment penser - en bien moins grave tout de même - à l'édition 2002 de la Route du Rhum, lorsque seulement 3 des 18 trimarans de 60 pieds (18,28 m) étaient arrivés à Pointe-à-Pitre, la flotte ayant été massacrée par une dépression très creuse peu de temps après le départ.