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Rugby: la Suisse en terres inconnues

Néo-promus, les Helvètes vont entamer leur campagne en Europe Trophy samedi, à Yverdon, contre le Portugal. Son capitaine Cyril Lin à l'interview.

16 nov. 2016, 23:34
/ Màj. le 17 nov. 2016 à 07:28
Avusy Stade de l'Athenaz, Samedi 14 novembre 2015, Rugby, Championnat d'Europe de nations, Suisse vs Israël, Numéro 8 suisse Lin Cyril, Photos Céline Reuille Rugby

Sacrée championne d’Europe du groupe 2A en avril dernier, l’équipe de Suisse fait désormais partie des 18 meilleures formations du continent. Un nouveau challenge qui ne fait pas peur au Nyonnais Cyril Lin, capitaine du XV helvétique.

Samedi, face au Portugal, la Suisse fera son entrée dans l’Europe Trophy, le 3e niveau européen. Comment abordez-vous cette première rencontre?

Avec beaucoup d’impatience. Le titre nous a donné encore plus d’espoirs. C’est aussi l’impatience de retrouver le groupe, car on ne se voit que tous les six mois et ça crée un manque!

Entamer la compétition contre le gros morceau du groupe, un avantage ou un inconvénient?

Plutôt un avantage. Vu que c’est notre premier match, ils n’ont pas de matière pour savoir comment ça se passe chez nous. On aurait rencontré le Portugal en dernier avec zéro victoire et en se disant qu’on joue le maintien, cela aurait été trop compliqué. Là, on a moins de pression. Et on n’a rien à perdre. Je pense que l’inconnu nous sert plus qu’eux.

Vous enchaînerez ensuite contre la Moldavie. Connaissez-vous un peu cette sélection? Ainsi que celles que vous rencontrerez par la suite en 2017?

Du tout. Je sais que c’est une grosse équipe à domicile, un peu moins forte à l’extérieur. Mais c’est vraiment une inconnue complète. Pour ce qui est de nos autres adversaires, la Pologne on sait qu’ils sont stables à ce niveau. Et les Pays-Bas, on les a rencontrés il y a quelques années, mais ils ont encore progressé depuis.

Programmée les 26 novembre, la rencontre contre la Moldavie va vous empêcher de prendre part au Trophée des Champions, qui opposera la veille Servette à votre club, le Nyon RC...

C’est un petit regret, j’aurais bien aimé le jouer, ce match. J’y étais allé l’année dernière pour voir la rencontre Servette - Plan-les-Ouates et j’avais dit à Philippe Karst (ndlr: manager du Nyon RC): «L’année prochaine je te promets qu’on y sera.» Alors Nyon y sera, mais malheureusement sans Alex Coullon, Ashley Cumbers et moi.

Votre objectif affiché dans cet Europe Trophy est le maintien, qui pourrait se jouer dès votre 3e match, face à l’Ukraine...

Les Ukrainiens ont déjà perdu trois matches. Ils doivent encore venir jouer chez nous et ensuite aller au Portugal. Au final, peut-être qu’avec une victoire on sera maintenus. Cela peut venir rapidement si c’est contre l’Ukraine. Après, selon la manière dont cela va se dérouler, pourquoi ne pas espérer autre chose...

Pour cette nouvelle aventure, le groupe a-t-il beaucoup évolué par rapport à celui titré au printemps dernier? Ou avez-vous misé sur la stabilité?

Il y a quatre nouveaux: Ashley Cumbers, Cédric Curdy, Erwan Meudic et Ludovic Porret. Nous visons donc plutôt la stabilité, d’entente avec les nouveaux entraîneurs (ndlr: Olivier Nier et Eric Melville) avec lesquels j’ai discuté à Annecy (ndlr: où s’est tenu un match de préparation le 2 novembre).

A ce propos, comment avez-vous vécu l’arrivée du duo Nier/Melville, engagé suite à la démission de Gil Coquard et Jérôme Malinjoud début octobre?

Très bien. Dans un premier temps, ils se positionnent plutôt en observateurs. Le directeur technique national (ndlr: Sébastien Dupoux) a fait un gros travail, leur a expliqué comment le groupe fonctionnait. Se basant sur ce qui s’est dit avec Mathieu Guyou – qui était capitaine avec moi et qui est maintenant manager – et moi-même, ils nous ont laissé les clés du camion. Ils veulent plutôt se placer dans la continuité, au moins pour les deux premiers matches. Cela leur donnera une base de travail pour ensuite apporter leur touche personnelle en vue de la préparation pour le match contre l’Ukraine en mars.

Gil Coquard et Jérôme Malinjoud ont notamment motivé leur départ en raison d’un manque de moyens. En tant que joueur, quel regard portez-vous sur cette question?

Nous avons conscience de ça, mais cela ne nous concerne pas. Nous, on se concentre sur le terrain et c’est à la Fédération de s’occuper de ces questions-là. Aujourd’hui, nous, on est convoqués, c’est un plaisir de venir, d’être ensemble et c’est ça le plus important. On n’a pas le temps de se prendre la tête, on n’est pas un club, on se voit 3-4 fois dans l’année. Mais il faut aussi voir que nous grandissons. Est-ce qu’aujourd’hui c’est une étape qu’on franchit? Je le souhaite. Et j’espère aussi qu’à un moment donné, cela va attirer les regards et que des gens se diront qu’il y a quelque chose à faire en Suisse.

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