La Suisse pourrait accueillir à terme d'autres épreuves de Coupe du monde, en plus d'Engelberg (saut) et Davos (fond). Un nouveau tremplin est en construction à St-Moritz, et un site de biathlon est opérationnel à Lenzerheide.
Les exploits de Dario Cologna ont ouvert des portes. Il y a deux ans, le Tour de ski, qui n'était jamais venu en Suisse, a fait étape dans le Val Müstair, la région du triple champion olympique. L'hiver dernier, Lenzerheide a pris le relais comme étape du Tour, avant d'être désignée récemment comme point de départ de l'épreuve en 2016. Et en 2015, le Tour passera à nouveau par le Val Müstair.
Par ailleurs, Lenzerheide possède depuis décembre 2013 une installation de biathlon appelée à se développer. Elle est la première, en Suisse, à répondre aux normes de la Fédération internationale (IBU). Les Norvégiens l'ont utilisée pour préparer les JO de Sotchi. Mais pour l'heure, le site n'a reçu que la licence B de l'IBU, qui permet d'organiser des épreuves de niveau intermédiaire comme les Championnats d'Europe, les Mondiaux juniors ou la Coupe IBU. Pour obtenir la licence A et donc le droit de mettre sur pied des épreuves de Coupe du monde, de nouvelles infrastructures sont nécessaires.
"Pour une Coupe du monde, il faudra attendre au moins jusqu'en 2019", prévient Markus Regli, responsable du biathlon à Swiss-Ski. "Il existe déjà beaucoup de sites opérationnels de par le monde, et la licence A ne constituera pas une garantie automatique." Même si la station grisonne, qui a déjà accueilli la Coupe du monde de ski alpin, de fond et de VTT, possède l'expérience des grands rendez-vous.
A St-Moritz, les citoyens ont donné leur feu vert il y a un an à un crédit de 11,5 millions de francs pour un nouveau tremplin de 112 m. L'installation doit être prête dans une année. "Nous avons l'avantage à St-Moritz de pouvoir produire de la neige très tôt dans la saison", explique l'enfant du pays Berni Schödler, responsable des sauteurs suisses. La station a rencontré récemment Walter Hofer, l'homme fort de la FIS pour le saut. L'occasion de discuter des aspects techniques comme l'emplacement des caméras, du village des athlètes, des remontées mécaniques ou encore de certains ajustements sur le tremplin.
L'ambition grisonne ne fait aucun doute: "Nous voulons héberger une étape de Coupe du monde sur le long terme. Il s'agit maintenant de savoir précisément comment l'événement peut s'intégrer à la station", précise Berni Schödler. En attendant, l'utilisation des installations pour l'entraînement des équipes doit permettre d'amener un peu d'argent dans les caisses afin de rentabiliser le site.