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Stamm: "On a vraiment frôlé quelque chose de dramatique"

Le navigateur saint-preyard revient sur sa mésaventure de la semaine dernière.

30 déc. 2013, 00:01
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Cinq jours après son sauvetage en mer rocambolesque (ndlr: lire "La Côte" du vendredi 27 décembre), Bernard Stamm n'en revient toujours pas. " Cet accident est pour le moment inexplicable. Le bateau (ndlr: "Cheminées Poujoulat") n'aurait jamais dû se briser en deux dans ces conditions ", nous lâche-t-il au bout du fil.

Désormais chez lui, en Bretagne, et en compagnie de sa famille, le Saint-Preyard a pris le temps de revenir sur une nuit qu'il n'oubliera pas de sitôt. Il n'est pas certain de participer aux prochaines grandes courses autour du monde.

Bernard Stamm, on imagine que vous êtes soulagé d'être rentré...

Oh, oui! Avec Damien ( ndlr: Guillou, qui l'accompagnait sur ce convoyage de retour après la Transat Jacques Vabre ), on a vraiment frôlé quelque chose de dramatique. A la maison, ma famille a également passé un sale moment; je suis heureux d'être avec elle, au calme, même si jusqu'ici j'ai surtout enchaîné les salles d'attente des médecins. Dans cette galère, je me suis fracassé le thorax, fissuré plusieurs côtes et blessé à la main.

Est-ce le pire événement que vous avez affronté jusqu'ici?

Sans aucun doute. Car il y avait le risque que je rentre sans Damien. Je crois que ça a été ma plus grande peur. Un tel scénario aurait été insupportable pour moi. Ça a été très stressant. Les gens pensent que dans ces situations on attend les secours les bras croisés. Mais il y a énormément de choses à faire afin d'avoir une chance de s'en sortir vivant.

Vous semblez poursuivi par la malchance depuis quelques années...

A vrai dire, actuellement je me sens plutôt chanceux d'être en vie. Après, c'est vrai que j'enchaîne les mésaventures. Et c'en est une. J'ai lu quelques commentaires qui disaient que j'étais un inconscient, que l'on n'aurait pas dû se trouver là à ce moment, en pleine tempête. Mais il faut savoir que nous n'avons jamais été dans la tempête. Nous étions exactement là où nous voulions être. Les vents étaient établis à 45 noeuds ( ndlr: 83 km/h ) environ. En course, j'ai parfois dû affronter des vents de 70 noeuds. En plus, on a fait très attention; on n'a pas poussé le bateau. Je ne suis pas un kamikaze; je suis un professionnel de la mer et je sais ce que je fais.

Comment expliquez-vous que "Cheminées Poujoulat" se soit brisé en deux et ait coulé dans ces conditions?

C'est pour le moment inexplicable; ça n'aurait jamais dû arriver. Il va falloir reprendre nos calculs; le bateau n'a peut-être pas été si bien conçu que ça. Si j'avais eu le moindre doute sur celui-ci, je ne serais pas parti. J'avais totalement confiance en ce 60 pieds. Ce n'est plus le cas. S'il ne peut pas résister à des vents de 45 noeuds, il ne peut pas faire le tour du monde.

Sans bateau, avec beaucoup de questions en suspens, comment voyez-vous la suite des événements?

J'avais prévu de faire la Barcelona World Race et le Vendée Globe ( ndlr: deux tours du monde; le premier partira l'hiver prochain, le second en novembre 2016 ) . Pour y participer, il faut pouvoir tester son bateau avant. Ce qui m'est arrivé est une grosse mauvaise surprise. On repart de zéro.

Envisagez-vous de mettre une croix sur ces deux courses?

Je n'en suis pas encore là. On va d'abord essayer de répondre aux questions que l'on se pose. Ensuite, on planifiera le futur.

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